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Qui est Céline Berthon, la première femme à devenir directrice centrale de la sécurité publique?

"LE PORTRAIT DE POINCA" - Elle vient d'être nommée à un des plus hauts postes de la police.

Céline Berthon vient d'être nommée à un des plus hauts postes de la police: directrice centrale de la sécurité publique. Concrètement, c’est la nouvelle patronne de tous les commissariats de France à part ceux de Paris qui ont un statut particulier.

C’est la première femme à accéder à ce poste, et à 45 ans elle est aussi, la plus jeune.

Il y a une dizaine d'années, elle avait donné une interview à Paris Match dans laquelle elle dénonçait le plafond de verre qui empêchait les femmes de progresser dans la hiérarchie. Les faits lui ont donné tort puisque mercredi, elle a explosé ce plafond.

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Céline Berthon est issue de l'École supérieure nationale de Police près de Fontainebleau. Elle obtient un premier poste de commissaire en 2000 dans les Yvelines où elle fait la connaissance d’un collègue: Jean Baptiste Salvaing, ce policier assassiné à Magnanville en 2016 chez lui, avec sa femme sous les yeux de leur fils de trois ans. Un assassinat terroriste qui l’a forcément beaucoup marqué. J’ai eu l’occasion d’en parler avec elle à l’époque.

Après ce premier poste, Céline Berthon est nommée à l'état-major, puis elle est détachée pour faire du syndicalisme et devient secrétaire général du syndicat des commissaires.

Puis elle rejoint le ministère ou elle était jusqu'à mercredi le bras droit du directeur général de la police nationale. Une carrière express vers les sommets.

Et qu'elle va être sa mission ?

“Remettre du bleu dans la rue”, c'est-à-dire plus de policiers sur le terrain. Cela va passer par une reforme des horaires de travail des policiers, un sujet très sensible dans la fonction publique. L’ancienne syndicaliste sait que ce ne sera pas une promenade de santé.

C’est elle aussi qui va devoir mettre en place une vaste réforme de l’organisation de la hiérarchie policière. Il n’y aura plus désormais qu’un ou une chef par département, alors que jusqu'à présent, il y a des directions départementales de la police judiciaire, de la sécurité publique, de la police des frontières ou du renseignement.

C’est un peu technique, mais ça veut dire que l’on va mettre au pas des chapelles et là encore cela va faire grincer des dents. Madame la Directrice centrale va devoir faire preuve d’une poigne de fer.

Nicolas Poincaré