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Rétractation de Takieddine: l'audition de Carla Bruni-Sarkozy comme "mise en cause" terminée

Brigitte Macron, Nicolas Sarkozy et Carla Bruni aux obsèques de Jean-Pierre Pernaut, le 9 mars 2022.

Brigitte Macron, Nicolas Sarkozy et Carla Bruni aux obsèques de Jean-Pierre Pernaut, le 9 mars 2022. - Thomas Samson - AFP

Carla Bruni-Sarkozy, épouse de Nicolas Sarkozy, a été entendue ce jeudi comme mise en cause dans l'enquête sur la rétractation en 2020 de l'intermédiaire Ziad Takieddine qui accuse l'ancien président de la République d'avoir financé sa campagne présidentielle 2007 avec des fonds libyens.

La chanteuse et mannequin Carla Bruni-Sarkozy a été entendue ce jeudi 2 mai, dans la matinée, comme mise en cause dans l'enquête sur la rétractation en 2020 de l'intermédiaire Ziad Takieddine, qui accuse Nicolas Sarkozy d'avoir financé sa campagne présidentielle 2007 avec des fonds libyens, a appris l'AFP de source proche du dossier, confirmée par une source judiciaire.

Déjà entendue comme témoin dans cette information judiciaire en juin 2023, Carla Bruni-Sarkozy est cette fois interrogée en audition libre de personne mise en cause par les enquêteurs de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) à Nanterre. 

A l'issue de cette audition libre, qui avait débuté dans la matinée jeudi à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), "aucune décision immédiate n'a été prise par les magistrats instructeurs", a précisé une source judiciaire à l'AFP en début d'après-midi.

Nicolas Sarkozy mis en examen depuis cet octobre dans ce dossier

L'ancien chef de l'Etat a été mis en examen dans ce dossier début octobre, pour recel de subornation de témoin et association de malfaiteurs en vue de la préparation d'escroqueries au jugement en bande organisée.

D'après des éléments de l'enquête, Carla Bruni-Sarkozy avait d'abord été entendue comme témoin simple notamment car "Mimi" Marchand - de son vrai nom Michèle Marchand, figure de la presse peope -, également mise en cause dans le dossier, avait argué de rencontres avec son amie épouse de Nicolas Sarkozy pour justifier de déplacements au domicile du chef de l'Etat à des moments-clés de l'opération.

Des messages supprimés entre Mimi Marchand et Carla Bruni-Sarkozy

Mais selon une source proche du dossier, le juge d'instruction s'est depuis interrogé sur divers éléments à charge, et notamment sur une "volonté de dissimulation" de Carla Bruni-Sarkozy alors que tous ses messages échangés avec Mme Marchand auraient été supprimés le 5 juin 2021, jour de la mise en examen de cette dernière.

L'ex-mannequin est donc soupçonnée d'avoir joué a minima un rôle de point de contact dans ce dossier entre différents protagonistes. Des auditions ont été réalisées ces derniers mois dans son entourage, a indiqué à l'AFP une autre source proche du dossier.

Volte-face de Ziad Takieddine

L'affaire a explosé en novembre 2020 lorsque Ziad Takieddine, principal témoin à charge contre Nicolas Sarkozy depuis 2012, avait opéré une spectaculaire volte-face sur BFMTV et Paris Match en déclarant que l'ex-chef de l'Etat n'avait "pas touché un centime, cash ou pas cash, pour l'élection présidentielle" 2007 de la part du défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi.

En fuite au Liban, pour échapper à sa condamnation dans l'affaire Karachi, Ziad Takieddine était revenu sur ses propos deux mois plus tard devant les magistrats instructeurs.

Le PNF a ouvert en mai 2021 une information judiciaire sur ces faits, avant une première vague d'interpellations le mois suivant, qui a notamment concerné la "reine des paparazzis".

Onze personnes soupçonnées

Dans ce dossier, ce sont désormais onze protagonistes, en comptant Carla Bruni-Sarkozy, qui sont soupçonnés d'avoir oeuvré, à des moments et degrés divers, dans cette opération qui aurait principalement visé à tromper la justice française.

Parmi les mis en cause, outre Nicolas Sarkozy, Mimi Marchand, l'intermédiaire Noël Dubus, déjà condamné pour escroquerie, le puissant chef d'entreprise David Layani, etc. Les poursuites contre le financier Pierre Reynaud, mort en mai 2023, sont éteintes.

RMC avec AFP