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"Rien n'a été mis en place": la colère des filles de Patricia, victime de féminicide, son ex-mari jugé

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TÉMOIGNAGE RMC - Le procès aux assises d'un homme de 55 ans, soupçonné d'avoir tué son ex-conjointe de 51 ans, Patricia, retrouvée morte à son domicile en juin 2022, s'ouvre ce lundi. Patricia avait porté plainte un mois plus tôt pour dénoncer les nombreuses violences de son ancien compagnon. Mais la plainte avait été classée sans suite. Ses deux filles crient leur colère sur RMC.

C'est un procès attendu qui s'ouvre à la Cour d'assises de Niort ce lundi 20 janvier. Celui d'un homme de 55 ans, soupçonné d'avoir tué son ex-conjointe. En juin 2022, Patricia, 51 ans, est retrouvée morte, tuée à son domicile. La quinquagénaire avait pourtant porté plainte tout juste un mois plus tôt, pour dénoncer les nombreuses violences de son ancien compagnon. Une plainte qui avait été classée sans suite.

Pour les deux filles de la victime, la justice n’a pas fait son travail et crient leur colère et leur incompréhension. Et si la justice l’avait protégée? Cette question Lydia et Cassandra se la posent depuis que leur mère a porté plainte contre son ex-conjoint suite à une énième soirée de violences.

“Ce soir-là, il avait bu chez les voisins, il est rentré fortement alcoolisé, il a pris le râteau et il a essayé de lui mettre un coup de râteau. Elle a eu un ITT de trois jours et malgré ça, on n’a pas écouté ce qu’elle a dit, sa peur, son angoisse de vivre comme ça parce que c’était parole contre parole”, déplorent-elles.

L'ex-conjoint nie toujours les faits

Un mois plus tard, Patricia, 51 ans, est retrouvée morte, tuée à son domicile. Son ancien compagnon, placé en détention provisoire depuis, n’avait subi à l’époque aucune mesure d’éloignement alors même qu’il était déjà connu de la justice notamment pour des faits de violences.

“Il y a eu des violences contre son ex-conjointe et quand ma maman se plaint qu'elle a peur pour sa vie, ce n’est pas normal qu’il puisse s'approcher de son domicile. Il n’y a rien eu de mis en place”, dénoncent les jeunes femmes.

Alors, aujourd’hui, si les deux sœurs espèrent voir le meurtrier présumé de leur mère condamné, lles attendent aussi un sursaut de la justice. "Comment voulez-vous que les autres femmes derrière se disent ‘je vais aller porter plainte’. Elles doivent se dire quoi ? ‘Si je parle je vais mourir puisqu’on ne me protégera pas’”, appuie-t-elle.

L’ex-conjoint de leur mère, qui a toujours nié les faits, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Julie Brault avec Guillaume Descours