RMC
Police-Justice

Salomé tuée à Cagnes-sur-Mer: y a-t-il eu "non-assistance à personne en danger"?

placeholder video
Le corps de la jeune femme, qui semble avoir été tuée par son compagnon, a été retrouvé sous un tas d'ordures. Selon les associations contre les violences conjugales, c'est le 100e féminicide de l'année.

C’est le 100e féminicide de l’année. Il y a quelques jours, le corps de Salomé, 21 ans, a été retrouvé sous un tas de détritus dans une impasse de Cagnes-sur-Mer dans les Alpes Maritime. Son compagnon, a été interpellé et mis en examen pour le féminicide de la jeune femme. L’homme avait déjà été visé par des plaintes pour violences dans le passé.

Des plaintes avaient en effet été déposées par une ex-petite amie en 2016 et classées sans suite faute de pouvoir être étayées selon la procureure de Grasse, Fabienne Atzori. D'autres plaintes, en 2017 et en 2018, avaient notamment été déposées par la mère d'Amin, le principal suspect du meurtre de Salomé.

La procureure de Grasse, Fabienne Atzori, a également expliqué qu'une mère et son fils, riverains du lieu du drame, avaient appelé à trois reprises les forces de l'ordre.

La procureure souhaite désormais entendre plusieurs autres voisins. En effet, le soir du drame, trois autres riverains entendent les cris de la jeune femme, mais ne font rien. Fabienne Atzori, la procureure de la république de Grasse, s'interroge donc sur une possible non-assistance à personne en danger.

"Cette jeune fille semble avoir été violentée à proximité d’un immeuble d’habitations. Est-ce qu’il y a eu d’autres personnes qui ont pu entendre, qui par leurs actions, auraient pu permettre la non-survenance du crime. On ne peut pas ne pas s’interroger sur les conditions d’intervention ou de non-intervention des voisins", indique la procureure. 

L'IGPN saisie

Gilbert Daviot,habitant du quartier, est dans son lit lorsqu'il entend des hurlements. Mais il est persuadé que ce sont des SDF qui se bagarrent. "On a l'habitude, cela arrive souvent", explique-t-il.

"Il y a toujours du bruit derrière en permanence. Souvent, il se produit des bagarres, on est habitué à entendre ça", précise cet habitant.

En plus des auditions des trois personnes, la procureure a également saisi L'IGPN, la police des polices, pour s'assurer qu'il n'y a eu aucun retard ni dysfonctionnement dans l'intervention des policiers.

Jean-Baptiste Bourgeon avec Guillaume Descours