Scandale des maisons de retraite: Orpea vire son directeur général
Le directeur général d'Orpea, Yves Le Masne, a été démis de ses fonctions. Le groupe de maisons de retraite, dans la tourmente depuis une semaine après la publication d'une enquête accablante sur ses pratiques, l'a annoncé dimanche soir.
Un nouveau PDG, Philippe Charrier, a été nommé avec "pour mission de garantir [...] que les meilleures pratiques [soient] appliquées dans toute l'entreprise et de faire toute la lumière sur les allégations avancées".
Le directeur général France, Jean-Christophe Romersi, est lui convoqué demain par la ministre déléguée chargée de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon pour "répondre" aux "accusations graves" concernant les pratiques du groupe. Dans son livre "Les Fossoyeurs" paru la semaine dernière, le journaliste indépendant Victor Castanet décrit un système où les soins d'hygiène, la prise en charge médicale, voire les repas des résidents sont "rationnés" pour améliorer la rentabilité d'Orpea.
À la veille de cette convocation, le syndicat national des établissements et résidences privées et services d’aide à domicile, le Synerpa, premier syndicat des maisons de retraite privées, donnera une conférence de presse ce lundi matin à 9h30, pour tenter de répondre à cette affaire.
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Un encadrement plus sérieux des groupes privés nécessaire
Un syndicat qui veut avant tout “rassurer les Français”. “Si ces faits sont avérés, nous les condamnerons avec la plus grande fermeté”, assure-t-il.
Un début de réponse pour une organisation qui n’aime pas que l’on dénonce une “marchandisation du secteur”. Le président de la Fédération hospitalière de France Frédéric Valletoux le dit lui très clairement, la dépendance "n'est pas un business comme les autres". Il souhaite un encadrement "sérieux" des activités des groupes privés.
Mais n’oublions pas que 80% des établissements sont publics et associatifs, et donc que c’est l’Etat, qui est, in-fine, responsable de ces financements. Les associations alertent d’ailleurs depuis des années sur la situation du secteur en général, dénonçant l’abandon du projet de loi Grand âge et autonomie et des moyens insuffisants.