"Si j'avais su qu'il voulait faire du mal, je serais allé prévenir la préfecture de police": la colère de l'imam de la mosquée fréquentée par Mickaël Harpon
"Évidemment, il y a eu des failles (...). Évidemment, il y a du dysfonctionnement": ce sont les mots de Christophe Castaner, le ministre de l'Intérieur, au sujet du suivi de Mickaël Harpon.
Cet employé au service informatique de la direction du renseignement de la préfecture de police qui a poignardé à mort quatre fonctionnaires jeudi dernier. L'enquête au niveau administratif doit se poursuivre. Le Premier ministre Edouard Philippe a lancé, ce vendredi, deux missions d’évaluation, confiées à l’Inspection générale du renseignement, qui devront permettre de pointer les dysfonctionnements.
"Je n’ai jamais entendu de discours haineux dans la bouche de mon ami"
Mickaël Harpon, était un fidèle de la mosquée de Gonesse, la mosquée de la Fauconnière. Sur place, des fidèles comme l’imam ont souhaité dire d'abord leur colère, dénonçant les actes du tueur, et assurant aussi qu'aucun des fidèles, y compris les amis du tueur n'ont vu Mickaël Harpon verser dans l'Islam radical.
Abdelaziz est un des fidèles de cette mosquée, il se présente comme un bon ami de l'assaillant de la préfecture de police: "On s’est vus le mercredi matin et on s’est vus le mercredi soir. Mercredi soir, c’était quelqu'un qui était apaisé, il ne m’a pas semblé soulever de problèmes particuliers".
Souvent en contact avec lui, Abdelaziz explique que depuis quelques mois, son ami venait prier ici tous les matins. Mais à aucun moment il n'a repéré une forme de radicalisation.
"Je n’ai jamais entendu de discours haineux dans la bouche de mon ami. Pas un soupçon de haine, pas un soupçon de personne radicalisée. Nous, en tant que musulman, quand une personne est radicalisée on sent un peu les signes mais là, rien de tout ça".
"On ne peut pas savoir ce qu’il a dans sa tête et ce qu’il a dans son cœur"
Dans cette mosquée de la Fauconnière, il y a parfois 1.000 de fidèles lors des prières, l'imam Hassan El Houari, ne connaissait donc rien de Mickaël Harpon.
"Il fréquente la mosquée ou il ne fréquente pas la mosquée, on ne peut pas savoir ce qu’il a dans sa tête et ce qu’il a dans son cœur. Si je connais quelqu’un parmi les fidèles qui a des idées de radicalisation, je viens vers lui, je le conseille. S’il a toujours des idées de faire du mal à qui que ce soit, c’est moi qui vais aller à la préfecture de police pour dire ‘faites attention, méfiez-vous de lui’".
La colère d'un imam donc qui ne souhaite pas que sa mosquée soit considérée comme radicale.