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Slogan "anti-flic" en Tarn-et-Garonne: "Si on ne provoque pas, il ne se passe rien" se défend le "gilet jaune" interpellé

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André Roth, "gilet jaune" de 69 ans, qui avait apposé à l'arrière de son fourgon, en Tarn-et-Garonne, une affiche "flic suicidé, à moitié pardonné, les autres nous mutilent", sera jugé le 12 juillet à Montauban pour "outrage". Sur RMC, il se justifie et confie ne rien regretter.

"Flic suicidé, à moitié pardonné, les autres nous mutilent": c'est le message qu'avait apposé un "gilet jaune" du Tarn-et-Garonne sur la lunette arrière de sa camionnette. 

André Roth, 69 ans, a été présenté lundi au parquet de Montauban après son interpellation lundi, à Caussade, et une nuit en garde à vue. Ce sont des passant indignés qui ont alerté les forces de l'ordre. C'est le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, qui l'avait annoncé à Jean-Jacques Bourdin sur RMC.

Sur RMC, l’électro-mécanicien à la retraite dit tout assumer. Ce "gilet-jaune" de la première heure ne regrette pas son acte:

"Si on ne provoque pas, si on ne détruit rien, il ne se passe rien. Nous, on ne détruit pas, on provoque, les mots font mal mais le malaise, aussi, il fait mal".

Pour André Roth, ce panneau provocateur avait pour but de faire bouger le gouvernement: "Je regrette la tournure des choses, mais je ne regrette pas mes convictions (...) Déconnez-pas, "appel au meurtre", j'ai jamais appelé à tuer personne. "Suicidez-vous", c'est pas du tout mon propos...C'est une boutade, on va appeler ça comme ça" a-t-il également précisé à nos confrères de France Bleu.

"Pavaner dans les rues avec cette pancarte, c’est honteux"

Mais d’après Kamel Djemai, représentant du syndicat Unité SGP-Police de Montauban, tout cela reste inadmissible: "On est meurtris. Pavaner dans les rues avec cette pancarte à l’arrière de son véhicule, c’est honteux, il faut que la justice tape fort, fort et qu’elle soit très sévère à l’encontre de l’individu".

Pour outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique, le retraité encourt jusqu’à un an de prison. Jamais condamné, André Roth a été laissé libre sous contrôle judiciaire jusqu’à l’audience prévue le 12 juillet prochain à Montauban.

Des tags qui font écho aux slogans "suicidez-vous, suicidez-vous" lancés aux forces de l'ordre samedi à Paris lors du 23ème samedi de mobilisation des "gilets jaunes", suscitant l'indignation.

Jean-Wilfried Forquès avec Xavier Allain