Stages pour les conjoints violents: "Ils peuvent être utiles s'il s'agit des premières violences"
Un homme a été mis en examen pour avoir poignardé plusieurs fois sa compagne enceinte mercredi soir à Villetaneuse. La jeune femme âgée de 32 ans a survécu à ses blessures mais le fœtus d'"environ cinq mois" n'a pas survécu.
L'homme avait des antécédents de violence conjugale puisque sa compagne avait déposé deux plaintes contre lui en juin 2017 pour des faits de violence, à la suite desquelles il avait dû effectuer un "stage de sensibilisation", en juillet 2018.
Des stages qui ne sont pas forcément efficaces a estimé Ernestine Ronai, responsable de l’observatoire départemental de Seine Saint-Denis des violences envers les femmes: "Les stages peuvent être utiles s'il s'agit des premières violences. Si l'homme est déjà dans la violence, ça ne fonctionne pas".
"Les victimes ne sont pas suffisamment crues"
Elle déplore la difficulté à être prises au sérieux: "Les victimes ne sont pas suffisamment crues: il y a la présomption d'innocence pour l'agresseur, on devrait avoir la présomption de véracité pour la victime".
Et de réclamer davantage de moyens: "On a besoin d'avoir davantage de moyens de protection notamment de téléphone d'urgence, il faut en avoir davantage. Il faut aussi mieux former des policiers et des magistrats, mieux prendre en compte la dangerosité des hommes violents, et avoir plus de places d'hébergement pour que les femmes puissent se mettre à l'abri".