Un an après, l'appel inlassable à rendre "justice pour Adama" Traoré

- - AFP
C'était il y a un an. Un jeune homme, noir, est mort lors de son arrestation par les forces de l'ordre. Depuis, Adama Traoré est devenu un symbole. Celui de la lutte contre les "violences policières" et de la stigmatisation des jeunes hommes des quartiers populaires.
Depuis un an aussi, sa famille ne cesse de réclamer "vérité et justice". Sa soeur, Assa Traoré a mis entre parenthèses son travail d'éducatrice spécialisée pour devenir une des figures de proue de cette "lutte".
"Depuis que j'ai appris que mon fils est décédé, c'est comme si un immeuble était tombé sur ma tête", raconte sa mère, Oumo au micro de RMC, qui confie ne plus trouver le sommeil depuis.
Mort par asphyxie?
Le jeune homme est mort, selon eux, des suites d'un "plaquage ventral", la technique controversée qu'ont employée les gendarmes pour le maîtriser. Les médecins, pour leur part, relient cette asphyxie à des fragilités de santé antérieures déclenchées "à l'occasion d'un épisode d'effort et de stress", sans conclure sur la responsabilité du geste des militaires. Depuis le début, l'affaire est marquée par la défiance vis-à-vis des autorités, alimentée par les circonstances de la mort et l'annonce tardive du décès.
Un an plus tard, une expertise, la 4e dans ce dossier, confirme la mort du jeune homme par asphyxie, reliée à des fragilités de santé antérieures, mais sans résoudre l’inconnue: a-t-elle été provoquée par l’interpellation des gendarmes?
"Nous avons des experts qui vont nous dire les causes exactes de sa mort. C'est important de savoir ce qu'il s'est passé. Pour avancer dans le combat. Pour pouvoir demander la mise en examen des gendarmes. La condamnation de ses gendarmes." détaille sa soeur Assa Traoré.
Des relations toujours tendues avec les gendarmes
Les trois juges d'instruction parisiens en charge de l'affaire ont également entendu de nombreux témoins. Secours, pompiers. L'un d'entre eux affirme notamment avoir vu Adama Traoré gisant face contre terre, les mains menottées dans le dos lorsqu'il est arrivé sur les lieux. Une version démentie par les gendarmes dans leurs premières déclarations.
Des gendarmes avec qui les relations sont encore tendues à Beaumont-sur-Oise, un an après les faits, comme en témoigne Lofti, un ami d'enfance d'Adama.
"Les gendarmes cherchent la provocation. Ils viennent à 30-40 en tenues d'émeutes, alors qu'il n'y a rien. On comprend pas pourquoi l'acharnement est encore là."
Ce samedi, à l'appel de la famille Traore, une grande marche est organisée à Beaumont-sur-Oise pour réclamer, une fois encore, "vérité et justice" sur la mort d'Adama Traoré.