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Police-Justice

Un policier qui frappait ses enfants et sa femme relaxé en appel à Metz

Un policier (photo d'illustration)

Un policier (photo d'illustration) - AFP

Yves Milla, un policier condamné en première instance à 18 mois d'emprisonnement avec sursis et au retrait total de son autorité parentale pour des violences sur son ex-femme et ses enfants, a été relaxé jeudi 18 avril 2024 par la cour d'appel de Metz.

Yves Milla, un ancien major de la police aux frontières (PAF) poursuivi pour des violences sur son ex-femme et ses enfants, a été relaxé jeudi 18 avril 2024 par la cour d'appel de Metz.

Lors de l'audience le 15 mars, le parquet avait requis la même peine qu'en première instance: en juillet 2023, Yves Milla avait été condamné par le tribunal correctionnel de Thionville (Moselle) à 18 mois de prison avec sursis probatoire de deux ans ainsi que le retrait de l'autorité parentale.

"Nous étions dans une impasse", a expliqué la présidente de la cour à la victime à l'annonce de la décision.

"Nous n'avons pas trouvé dans l'exposé de la procédure d'éléments qui pouvaient corroborer une version ou l'autre", a-t-elle estimé.

Pour la cour, il s'agit donc seulement d'un "grave et sérieux conflit de l'exercice de l'autorité parentale".

"Un très mauvais message qu'envoie la justice française"

"C'est une décision hallucinante", s'est insurgée la députée LFI Charlotte Leduc, venue soutenir la victime.

"C'est un très mauvais message qu'envoie la justice française pour décourager les femmes de policiers et leurs enfants à porter plainte. Ça dit aux autres: n'essayez même pas!".

"La justice française pouvait dire à ce petit garçon de 13 ans: ‘On te croit, on te rend justice’, et elle ne l'a pas fait. S'il venait à commettre un geste irréparable, la justice sera responsable", a aussi pointé une représentante de l'association SOS Fonctionnaires Victimes.

L'affaire Milla n'est pas pour autant terminée : "Nous avons appris à l'audience qu'une information judiciaire pour viol était actuellement ouverte", a souligné la présidente de la cour d'appel.

Accusé de viol

Lors de l'audience du 15 mars, qui avait duré près de sept heures et demie, l'avocate générale avait confirmé que le parquet de Thionville avait ouvert une information judiciaire pour des faits présumés de viol sur l'ex-épouse.

Avant le procès en appel, le patron du syndicat Unsa-Police, Olivier Varlet, avait par ailleurs été pointé par le média en ligne Streetpress pour avoir prétendument "couvert" Yves Milla, ancien délégué Unsa dans l'Est et présenté comme son "meilleur ami".

Cité par la défense au procès, M. Varlet a soutenu au contraire n'avoir "jamais" cherché à défendre l'ancien major à la PAF. "Mon intime conviction, c'est que ce n'est pas possible" qu'il ait été violent, avait-il ajouté, évoquant toutefois "l'éducation 'casque à pointe'" de M. Milla avec ses enfants.

Yves Milla, actuellement en poste à la Direction des ressources humaines des finances et des soutiens (DRHFS), avait réfuté "intégralement" les faits reprochés, concédant juste une "éducation rude et stricte avec (ses) fils".

CA avec AFP