“Un ramassis de mensonge”: une mosquée de Marseille accusée de "légitimer la violence" menacée de fermeture

Une mosquée menacée de fermeture dans les quartiers de Nord de Marseille. Le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Pierre-Edouard Colliex, à la demande de Gérald Darmanin, a fait part mardi 20 août de son intention de mettre fin aux activités de la mosquée des Bleuets.
"À la demande de M. Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, le préfet de police des Bouches-du-Rhône a lancé aujourd'hui une procédure de fermeture de la mosquée des Bleuets" située dans le 13e arrondissement (nord de Marseille), a précisé la préfecture de police dans un communiqué.
Plusieurs accusations
Cette mosquée où prêche l'imam français Ismail (Smaïn Bendjilali), qui conteste les accusations portées contre lui, a dix jours pour répondre pour tenter d'éviter une fermeture. L'imam a indiqué à l'AFP qu'il comptait contester cette procédure devant la justice administrative.
Quelque 300 à 350 fidèles fréquentent cette mosquée le vendredi, selon les autorités, qui soulignent la forte présence de cet imam sur les réseaux sociaux.
"L'imam principal de cette mosquée y défend une vision fondamentaliste légitimant le recours à la violence", précise la préfecture.
Le religieux est aussi accusé par les services du ministère de l'Intérieur de tenir "un discours incitant à la discrimination et à la haine contre les femmes, notamment par des prêches légitimant le viol conjugal ou la polygamie", poursuit-elle. Le préfet de police reproche aussi à cette mosquée d'accueillir des prédicateurs légitimant l'attaque du mouvement palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
“Je n’ai jamais entendu parler de politique dans la mosquée”
Dans le viseur surtout, donc, les prêches de l'imam Ismaïl. Surveillé depuis plus de sept ans. Il est accusé de légitimer la polygamie, les viols conjugaux, la discrimination ou encore le recours à la violence. Bref: il défendrait une vision fondamentaliste de l'Islam.
“C’est un ramassis de mensonge. Je ne suis pas du tout salafiste”, se défend aujourd'hui le religieux, également très suivi sur les réseaux sociaux.
“Nous, en aucun cas, on a appelé à la haine, à la violence. J’ai l’impression qu’on veut des musulmans qui ne soient plus musulmans”, poursuit-il au micro de BFMTV. Les autorités s'inquiètent par ailleurs de la venue de prédicateurs, puisque, parmi eux, certains auraient défendu l'attaque du 7 octobre perpétrée par le Hamas contre Israël.
“Je n’ai jamais entendu parler de politique dans la mosquée”, assure un fidèle. Parmi eux, c'est surtout le désarroi qui règne. “Je me suis dit: pourquoi? Comment je vais faire pour prier? Je suis habituée à cette mosquée, qui est juste à côté de chez moi”, témoigne un fidèle.
L'imam a désormais dix jours pour répondre aux accusations et tenter d'éviter la fermeture de la mosquée.