A Marseille, la suppression de la taxe d’habitation "va nous permettre de gâter nos petits-enfants"

Emmanuel Macron a confirmé que la suppression de la taxe d’habitation, l’une de ses promesses de campagne, se fera bien à partir de 2018. A Marseille, cette mesure est vécue comme une excellente nouvelle.

La suppression de la taxe d’habitation sera échelonnée sur 3 ans, avec différents paliers jusqu'en 2020. Une bonne nouvelle pour certains habitants qui paient parfois très cher cet impôt complexe basé notamment sur des valeurs immobilières anciennes et sur des taux fixés par les municipalités.

Ainsi, avec 40,2 % Marseille a le second taux le plus élevé de France après Lille (45,6%). Et dans certains quartiers devenus très paupérisés où la taxe d’habitation peut ainsi atteindre des valeurs très importantes, sa suppression peut s’avérer une véritable bol d’air pour certains.

Dans le 1er arrondissement de Marseille par exemple, la taxe d’habitation est restée élevée malgré une certaine paupérisation. C’est ici que vivent Suzanne et son mari qui perçoivent 2 000 euros par mois de retraite et qui paient chaque année 4.400 euros de taxe d’habitation. "C’est énorme pour nous. De ne plus la payer, ça va nous permettre de gâter nos petits-enfants, de se gâter soi-même. C’est une bonne nouvelle".

"Respirer quand on a un problème de voiture"

Agnès, mère seule avec trois enfants ne gagne que 1300 euros par mois et paie 1600 euros par an de taxe d’habitation pour 70 m2. Et la perspective de les économiser pourrait changer beaucoup de choses. "Cela permet de pouvoir respirer quand on a un problème de voiture, de pouvoir partir en vacances quand on a besoin parce qu’en ce moment ce n’est pas le cas. Oui ça aiderait, c’est sûr".

La taxe d’habitation, un impôt de plus en plus mal vécu par les Marseillais comme le constate aussi Philippe Laget de la CGT Finance Publique. "Le nombre de personnes qui demandent à ne pas payer la taxe d’habitation, ou qui demandent un échelonnement, ça explose. C’est quasiment les 2/3 des personnes qui viennent à l’accueil. Elle est particulièrement injuste pour la plupart de la population de Marseille, parce que le même taux est appliqué dans les quartiers riches et les quartiers pauvres sur toute la ville".

Lionel Dian (avec A.M.)