À Nice, tensions croissantes entre Christian Estrosi et le préfet Hugues Moutouh autour du narcotrafic

Rien ne va plus entre le maire de Nice et le préfet des Alpes-Maritimes… D’habitude, lorsque l’on parle de Nice et de guerre fratricide, on pense immédiatement à la rivalité entre Christian Estrosi et Éric Ciotti, le président LR allié au RN.
Mais cette fois, l’ennemi juré du maire de Nice, c’est bien le préfet Hugues Moutouh. Depuis l’incendie criminel lié au narcotrafic dans le quartier des Moulins à Nice, le mois dernier, qui a coûté la vie à 7 personnes, dont 4 mineurs, Christian Estrosi poursuit sa charge contre Hugues Moutouh.
Après lui avoir demandé en vain de partir, il dénonce, dans Nice-Matin, “un problème de commandement, de compétence et de responsabilité”. Et il souhaite désormais la nomination d’un préfet spécialisé dans la lutte contre le trafic de drogue.
Deux hommes qui se connaissent bien…
Mais ces deux hommes se connaissent très bien. Ils ont travaillé dans le même gouvernement, sous Nicolas Sarkozy. L’un était ministre, l’autre conseiller. Désormais réunis sous la chaleur des Alpes-Maritimes, la relation est pourtant glaciale.
Christian Estrosi reproche au préfet surnommé “le bulldozer”, d’avoir “roulé des mécaniques”. Pour rappel, le préfet Moutoux avait marqué les esprits, en disant, après les émeutes de l’été dernier: “quand un gosse ne fait pas ce qu’il faut, c’est deux claques et au lit”... Cette phrase, dit Christian Estrosi dans Nice-Matin, “je l’attends toujours dans ma commune”.
Lui, qui réclame l’application d’un couvre-feu instauré pour les moins de 16 ans et des compétences élargies pour les maires. Réponse du préfet Moutouh, sur X (Twitter): selon lui, “les policiers engagés à Nice ne méritent pas un tel dénigrement”.
Et visiblement, le bulldozer refuse de se transformer en druide: “Pour combattre la délinquance”, écrit-il, “il n'y a pas de recette miracle ni de potion magique”.