Attaque au couteau à Arras : les réactions politiques s'enchaînent

Le ministre de l'Education Gabriel Attal arrive au collège-lycée d'Arras le 14 octobre 2023, au lendemain de l'attaque terroriste qui a coûté la vie à un enseignant de français - Denis Charlet © 2019 AFP
Le profil de l'assaillant met l'exécutif sous le feu des critiques. Mohammed Mogouchkov était un citoyen russe, arrivé en France avec sa famille en 2008 alors qu'il avait 5 ans. Ses dernières demandes de renouvellement de l'asile avaient été rejetées.
Connu et suivi par les services de renseignements, il était fiché S depuis une dizaine de jours, et a même été contrôlé par la sécurité intérieure (DGSI) la veille de l'attaque. Son frère est également en prison pour apologie du terrorisme.
La République doit être "unie" et "impitoyable" face au terrorisme
Du côté de la classe politique, la grande majorité a exprimé sa solidarité envers la communauté éducative.
Jean-Luc Mélenchon a partagé ses condoléances aux proches de la victime et son "affection pour tous les enseignants, élèves et parents de l'établissement", dénonçant une nouvelle "attaque meurtrière", "trois ans après l'ignoble assassinat terroriste de Samuel Paty".
Le député LFI Alexis Corbière, qui a été enseignant en lycée professionnel par le passé, évoque "l'horreur et la barbarerie" qui "nous frappe encore".
Le premier secrétaire du PS Olivier Faure rappelle sur X que "nous n'en avons pas fini avec le terrorisme". Le patron PCF Fabien Roussel en appelle à "l'union contre le terrorisme".
Du côté de Renaissance, au-delà de l'émotion, un appel à la fermeté est souligné. Le secrétaire général du parti présidentiel, Stéphane Séjourné, estime que la République "doit être impitoyable avec ses ennemis". "Ils ne passeront pas", écrit t-il sur X.
La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet a tenu à remercier les forces de l’ordre et secours mobilisés. Olivier Marleix, président du groupe LR à l'Assemblée : "Combien de Français allons- nous regarder mourir ? Ce nouvel attentat symbolise toute l'impuissance de notre État face au fléau islamiste".
Jordan Bardella réclame la démission de Gérald Darmanin
Une justification en détail du travail de la sécurité intérieure. Selon Gérald Darmanin, l'assaillant était sous étroite surveillance depuis quelques jours et des agents l'ont même contrôlé la veille de l'attaque. Des explications loin de convaincre les oppositions, notamment le Rassemblement National. Le député Kévin Mauvieux appelle au départ du ministre de l'Intérieur.
Les députés RN réclament également une audition de Gérald Darmanin à l'Assemblée, pour expliquer les dysfonctionnements qui ont mené à cette attaque.
Le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand (LR) a indiqué se rendre sur place,"après l'effroyable attaque". Le président des Républicains Eric Ciotti interpelle sur X le président de la République, réclamant "l’état d’urgence".
"Cela permettra de faciliter les perquisitions administratives, d’interdire les manifestations et d’assigner à résidence", justifie-t-il. "N’attendons pas que la France soit touchée plus durement, il faut agir de façon préventive ", a-t-il affirmé dans un communiqué où il appelle le gouvernement à "ne plus trembler face à l’islamisme et à l’immigration de masse".
Du côté d’Eric Zemmour, président de Reconquête, impute aux politiciens d’avoir "importé la mort sur notre sol", faisant référence à l’immigration. "Nous n’abandonnerons pas le combat contre le djihad", conclut-il dans son post sur X.
Gabriel Attal sur place en soutien aux enseignants
Le ministre de l'Éducation nationale a réuni vendredi soir toutes les organisations syndicales des enseignants après le meurtre d'un des leurs hier matin dans un lycée à Arras.
Ce matin, la députée Renaissance d'Arras, Jacqueline Maquet rendait hommage aux victimes et au proviseur de l'établissement Gambetta pour la réouverture du lycée.
Gabriel Attal a dénoncé une "attaque barbare" et annonce un renforcement de la sécurité dans les établissements scolaires. Ce matin, il était présent au lycée attaqué à 10h pour rencontrer des profs et des élèves en classe.
Le ministre a dévoilé plusieurs mesures : des dispositifs d'écoute avec des psychologues seront mis en place pour les enseignants, chaque académie ouvrira une cellule d'écoute, les "Equipes mobiles de sécurité" rattachées aux rectorats seront déployés et les informations partagées entre les ministère de l'Intérieur et de l'Education seront élargies.