Au sein de Reconquête, certains dénoncent une dérive trop "identitaire"

Au sein du parti Reconquête d'Eric Zemmour, désormais, certains trouvent que la ligne est devenue trop identitaire. “C’est pire que pendant la campagne”, lâche, mal à l’aise, un cadre de Reconquête, venu de LR. Exaspéré de voir que la seule obsession du parti, c’est l’immigration. “C’est devenu épouvantable !”, dit-il.
“Dans les réunions, sur les réseaux sociaux, si on ne place pas les mots ‘voile’, ‘musulmans’, ‘migrants’, ça ne va pas”, précise-t-il.
Un tournant, selon lui, qui fait fuir les plus modérés. Un autre transfuge de droite a lui déjà pris ses distances. “Pendant la présidentielle, on cherchait le yin et le yang entre grand remplacement et grand déclassement. Aujourd’hui, c'est de l’ethno-identitaire”, affirme-t-il. Une allusion à la récupération politique après le meurtre de la jeune Lola ou encore les menaces de militants sur une enseignante qui souhaitait faire visiter un camp de migrants à ses élèves.
Un état-major déconnecté
Ils pointent du doigt la ligne incarnée par Damien Rieu, issu du mouvement dissous d’extrême-droite Génération Identitaire et chargé de la propagande numérique de Reconquête. Quant au noyau dur autour de Zemmour, dont Sarah Knafo, Marion Maréchal et Guillaume Peltier, "difficile de parler avec eux", assure-t-on. Dans l’état-major, on s’en défend.
“C’est 100% faux et contraire à nos orientations. On a désormais un cap clair sur l’économie et l’école”.
Ce fidèle met en avant l’opération “Parents vigilants”. Une campagne pour lutter contre l’endoctrinement qui gangrène l’école, dont la théorie du genre, l’idéologie woke, selon Reconquête. “Notre plus grosse action depuis la rentrée”, affirme ce proche qui l’assure: ce n’est pas de l’identitaire.