Au séminaire d'En Marche, un mot d'ordre: "Rester unis!"

Des députés La République en Marche, derrière le président de groupe à l'Assemblée, Richard Ferrand (en bas, au centre). - AFP
Un dimanche encore studieux pour les 308 députés de La République en marche, qui poursuivent leur séminaire de formation à l'Assemblée nationale. Les élus vont de nouveau travailler sur l'élaboration de la loi, avant un pot de l'amitié avec leurs collègues du MoDem en présence de Francois Bayrou, éphémère Garde des Sceaux du gouvernement d'Edouard Philippe. Samedi, pour leur première journée de séminaire, les nouveaux élus ont été briefés sur les grands textes à venir (la lutte contre le terrorisme, la loi travail). On leur a expliqué comment embaucher et payer les assistants parlementaires…
"Ils doivent changer la politique"
Surtout, un message a été martelé par les cadres du parti: "Il faut être uni". "Le message est bien passé", assure Xavier Paluszkiewicz, néo député qui s'est un peu pris les pieds dans le tapis au moment de se présenter devant les micros des journalistes. "Je suis candidat de… euh non, je ne suis plus candidat. Voyez comme quoi le réflexe est encore là".
Il va pourtant falloir très vite se glisser dans le costume de parlementaire, a prévenu Catherine Barbaroux, la présidente par intérim de La République en marche. "On a d'abord souhaité la bienvenue à nos petits nouveaux. Ensuite on leur a dit qu'ils avaient à changer la politique et que ce n'était pas une mince affaire. On leur a aussi dit qu'il fallait qu'ils se mettent vite au travail. On les a responsabilisés. Je leur ai dit qu'il fallait être dans le réel, qu'il fallait être efficace et qu'il fallait être exemplaire".
"On peut se taper dessus, mais ça ne doit pas sortir"
Le message est passé et a semble-t-il été entendu. A la sortie de l'Assemblée nationale, samedi, la plupart des nouveaux élus avaient le sourire. Tous expliquent qu'ils veulent être des députés exemplaires, et vantent la cohésion de leur groupe ainsi que leur envie de "faire avancer la France". Toujours les mêmes mots, les mêmes phrases. Manifestement, les députés LREM ont eu droit aussi à une formation express à l'utilisation des éléments de langage. Un député un peu plus aguerri se risque à la confidence: des messages avec des éléments de discours leur sont distribués via l'application Telegram, "pour ne pas être pris au dépourvu", explique-t-il. "On peut se taper dessus, poursuit ce député. Mais ça ne doit pas sortir". Et comme l'explique hors micro un député novice, "nous aurons des endroits où nous disputer, mais ce sera entre nous, pas devant la presse".
Finalement, lors de cette première journée, les seuls faux pas des marcheurs se sont donc résumés à quelques erreurs d'orientation... géographique. "J'avais envie d'aller dans un jardin, explique une députée. Je ne savais pas que c'était le jardin du Président. On m'a dit: 'Non madame vous ne pouvez pas y aller'. Il y a certainement d'autres choses que l'on va apprendre". Le temps presse, car la rentrée parlementaire, c'est déjà mardi.