Aujourd'hui on vient à l'Assemblée sans cravate, et demain on vient en tongs?

Les députés de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon en tête, sont venus sans cravate ce mardi à l'Assemblée nationale, à l'occasion de l'ouverture de la XVe législature. Une attitude que regrette le député Les Républicains de la Manche, Philippe Gosselin, joint par RMC.fr.

Philippe Gosselin est député LR de la 1ère circonscription de la Manche.

"C'est assez révélateur d'une volonté de s'affranchir des codes et de ne pas les respecter. Quand il y a quelques règles il est bon de s'y plier. Ou alors on demande à les changer, mais là, les règles ne sont pas respectées alors qu'elles n'ont pas été changées. Ce n'est pas très respectueux. La France insoumise se doit de doit l'être, sans aucun doute, et le refus de porter une veste et une cravate, c'est une façon de piétiner la bien-pensance. Mais je trouve que c'est révélateur d'un certain état d'esprit.

La cravate et la veste sont considérées un peu comme l'uniforme du parlementaire pour les hommes. Refuser de porter la cravate et la veste, c'est comme si le policier s'affranchissait de sa tenue parce qu'il n'avait pas envie de la mettre, comme si le pompier refusait de mettre son casque en intervention… C'est une façon de provoquer, et c'est une façon de faire parler d'eux. Il y a un côté très démagogique et populiste. Pourtant, beaucoup de gens des milieux populaires, ceux que les députés de La France insoumise prétendent défendre, s'habillent ainsi à l'occasion d'un mariage ou d'une cérémonie importante.

"Quand on commence à desserrer le nœud de cravate…"

Le code et le protocole, cela peut paraître désuet mais ce sont des petites règles de vie en société. C'est ce qui permet d'avoir un fondement commun pour se supporter ou travailler ensemble. Si l'on dit: 'venez comme vous voulez', qu'est-ce qui empêchera, demain, certains de venir en short ou en tongs? Où met-on les limites? Quand il fait chaud, venir en bermuda ou en tong c'est très agréable, évidemment. Mais quand on a des fonctions on en accepte quelques contraintes et je crois qu'il est bon d'avoir quelques règles en commun. Encore une fois cela peut paraître désuet, mais quand on commence à desserrer le nœud de cravate et le reste on ne sait pas trop où l'on s'arrête en réalité."

Propos recueillis par Philippe Gril