Bayrou passera le budget par 49.3: la balle maintenant dans le camp du PS et RN

François Bayrou a décidé d'engager la responsabilité de son gouvernement sur le vote du budget. Le Premier ministre l'a annoncé, dimanche, dans La Tribune Dimanche. Il dégainera donc ce lundi après-midi son premier 49.3 à l'Assemblée nationale sur les conclusions de la Commission mixte paritaire, ouvrant ainsi la voie à une motion de censure cette semaine. "Il faut passer sans tarder à l'adoption. Un pays comme le nôtre ne peut rester sans budget", a-t-il insisté.
Alors que le Parti socialiste menace toujours de faire tomber son gouvernement, le Premier ministre en appelle, lui, à la responsabilité. François Bayrou s'appuie sur les Français, qui selon lui, veulent que la France se dote enfin d'un budget. Les électeurs qui, selon le Premier ministre, en appellent à la stabilité du gouvernement.
"La France a besoin d'avoir un budget. Un budget de compromiset c'est ce que nous avons essayé de bâtir en reprenant notamment l'intégralité des engagements que François Bayrou avait pris devant les socialistes au moment de la déclaration de politique générale", ajoute le député macroniste David Amiel.
La censure loin d'être actée
Ce n'est pas sûr néanmoins que cela suffise pour convaincre les députés socialistes et ceux du Rassemblement national dont on ne connait pas encore les positions. Voteront-ils la motion de censure qui devrait intervenir en milieu de semaine ? Et faire tomber François Bayrou, après la chute de son prédécesseur en décembre dernier. Le député RN Jean-Philippe Tanguy s'est prononcé en faveur de la censure, à titre personnel, mais son groupe reste toujours flou sur ses intentions.
Sans surprise La France Insoumise votera la censure. "Pour faire chuter ce budget, parce que ce budget est le pire budget que le pays n'ait jamais connu depuis 25 ans, le budget le plus austéritaire", insiste Manuel Bompard le coordinateur du mouvement. Les Insoumis continuent de mettre la pression sur les socialistes pour qu'ils votent, eux aussi, la censure.
Mais rien n'est encore décidé pour ceux qui ont pourtant négocié avec le gouvernement. "Ce qui est entre nos mains, c'est de faire face à ce dilemme: entre un budget que nous ne soutenons pas, mais aussi la nécessité de voir quel est le coût d'une éventuelle nouvelle censure", rappelle le député PS Arthur Delaporte.
"Un risque de censure par accident existe", estime un parlementaire du socle commun. D'autres voix semblent néanmoins plus optimistes: "c'est plié", considère un ancien ministre. Pour lui, la direction du Parti socialiste, qui a obtenu des concessions de François Bayrou sur le budget, "fera le job", permettant ainsi de donner un nouveau sursis au locataire de Matignon.