"C'est mal barré": le projet de loi immigration ne convainc ni à droite, ni à gauche

Alors que les débats ont commencé à l'Assemblée sur la très contestée réforme des retraites, un autre texte explosif arrive en Conseil des ministres: un projet de loi sur l'immigration. Dévoilé il y a un mois par Gérald Darmanin, qui incarne l'aile droite, et Olivier Dussopt, l'aile gauche, le texte a été construit pour essayer de trouver une majorité.
Sauf que pour l'instant, ni la droite ni la gauche n'en veulent. A trop vouloir chercher l'équilibre, l'exécutif en perd ses appuis: "Le 'en même temps', ça ne marche pas", disent les oppositions.
Car pour séduire la droite et la gauche, le texte repose deux jambes. D'un côté, le durcissement des procédures d'expulsion des étrangers en situation irrégulière. De l'autre, la création d'un titre de séjour "métiers en tensions" pour régulariser les travailleurs sans papiers.
"On répare la tuyauterie sans s'attaquer au fond"
"Gentils avec les gentils, méchants avec les méchants": la formule consacrée par Gérald Darmanin est "trop simpliste", juge un député PS en pointe sur le sujet. Alors pour leur vote, dit-il, "c'est mal barré".
Pas question pour Les Républicains d'être une béquille. Avec ce texte, "on répare la tuyauterie sans s'attaquer au fond", lâche un député LR qui plaide pour une réduction drastique de l'immigration légale.
C'est pourtant bien à droite que le gouvernement multiplie ses appels du pied, puisque le texte arrive d'abord au Sénat, à majorité LR. Au ministère de l'Intérieur, on se dit ouvert à la discussion. Et pourquoi pas instaurer des quotas sur les titres de séjour métiers en tensions ou durcir leur critère d'attribution.