Campagne, Covid, retraites, immigration… ce qu’il faut retenir de l’interview de Marine Le Pen

Marine Le Pen, candidate à la présidentielle du Rassemblement national, était face à Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFMTV ce mercredi. Elle est notamment revenue sur sa candidature face à celle d'Eric Zemmour, estimant qu'il servait de marche pied à Valérie Pécresse.
La candidature d'Eric Zemmour, un frein pour Marine Le Pen ?
"Je ne demande pas à Eric Zemmour de retirer sa candidature car moi, je suis très respectueuse de la démocratie et je pense que s’il a décidé de se présenter, il ne retirera pas sa candidature. Maintenant la vraie question, c’est à quoi sert sa candidature? C’est la même question que je pose depuis quatre mois. J’ai vu que dans une émission, il a demandé à Valérie Pécresse de lui donner ses parrainages en disant quelque chose de très clair, ‘si je n’ai pas les parrainages, alors c’est Marine Le Pen qui sera au second tour et pas Valérie Pécresse’. Donc je me pose la question de pourquoi cette candidature. Est-ce que vraiment, il a pour ambition d’aller au second tour, ce que je ne crois pas, ou est-ce qu’en réalité, il sert de marchepied à Valérie Pécresse pour être au second tour à la place de Marine Le Pen? Et puisque c’est un aveu qu’il a fait, je me dis qu’il y a un problème de sincérité dans cette candidature".
La complexité des parrainages et du financement pour la campagne
"Nous galérons, comme beaucoup de candidats je crois, parce que le système est complètement grippé. Et que plutôt que de rendre les parrainages anonymes, ce qui ne changerait rien sur le plan démocratique, mais au contraire éviterait que certains utilisent les parrainages pour faire pression sur les uns et sur les autres, le gouvernement laisse filer et laisse le système se gripper. Je trouve cela vraiment problématique. On passe du temps, on dépense de l’énergie, alors qu’on devrait le faire pour présenter notre projet aux Français pour qu’ils arrivent à l’élection avec la plus grande connaissance de nos programmes. Le financement ? Pareil, nous galérons. Le gouvernement a considérablement rétréci les capacités de financement. Donc nous sommes obligés de financer uniquement par des banques européennes qui, vous ne l'ignorez pas, sont un peu en réseau."
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Les enfants, victimes du protocole sanitaire à l'école
"Le but du pass vaccinal est d’empêcher la saturation des hôpitaux. Sachant que les jeunes n’ont quasiment aucun risque de développer de formes graves, pourquoi obliger les jeunes à se faire vacciner? Pourquoi ne pas réserver les efforts qui sont faits pour vacciner les 15 ou 20% de personnes âgées qui ne le sont pas encore ou les personnes avec des comorbidités? Et laisser tranquille les jeunes, arrêter de leur pourrir l’existence. On sait que l’année dernière, on a assisté à plus 45% des gestes suicidaires chez les 12-24 ans. Est-ce qu’on peut laisser les jeunes tranquilles? Est-ce qu’on peut laisser les petits enfants tranquille? On les oblige à faire trois tests par semaines, c’est l’enfer franchement. Je pense que les quatre protocoles qui changent toutes les 48 heures sont en train de rendre parents et enseignants fous, ils n’en peuvent plus. Ces trois tests par semaine pour les enfants, c'est de la maltraitance".
Vers une retraite à 60 ans ?
"Moi ce que je souhaite, c’est qu’il y ait 40 années de cotisation et après 40 annuités de cotisation, si on les a, qu’on puisse partir à la retraite à 60 ans avec une retraite pleine. En plus, mon système permet d’éviter la complexité inouïe du calcul de la pénibilité qui est, pour les chefs d’entreprise, un casse-tête épouvantable. Il faut calculer le nombre de fois où on se baisse, l’angle, le poids qu’on porte. On évite tout ça, parce que les travaux pénibles bien souvent, on les démarre plus jeunes, et plus les études sont longues, moins le travail est physique. Donc, par un effet de bon sens, on arrive à un système qui se tient et qui est juste. Je ne suis pas pour supprimer les régimes spéciaux. Vous allez supprimer le régime spécial des militaires? Celui des pécheurs qui est un des métiers les plus durs?".
L'insécurité en France à cause "d'un laxisme"
"Je suis pour la perpétuité réelle. On entre en prison et on n’en sort plus. Par principe, on est condamné à vie. Mais si les Français veulent faire un référendum sur la peine de mort, ils pourront le faire parce que je veux mettre en place le référendum d’initiative populaire. Il faut aussi rétablir l’autorité et l’échelle des peines et éviter une correctionnalisation systématique. Certains crimes doivent passer devant la cour d’assises".
"Nous avons une réflexion également sur des peines proportionnelles à la quantité de drogue vendue pour les dealers. Je pense que le trafic de drogue est une véritable horreur. La drogue, c’est un drame, y compris dans nos campagnes. Il faut un grand plan de lutte contre la drogue pas seulement pour nos quartiers".
"Il faut donner un coup de vis. Quoiqu’on en dise, l'aggravation de l’insécurité dans notre pays est la conséquence d’un laxisme que constatent les Français tous les jours. Il y a une forme d’habitude. On demande aux Français d’accepter l'inacceptable. Et avec cette politique-là, on voit s’aggraver le niveau de l’insécurité ainsi que sa nature".
Immigration: "Instaurer dans la Constitution une différence entre les Français et les étrangers"
"Les étrangers qui travaillent et qui ne provoquent pas de troubles à l’ordre public, il n’y a aucune raison en l’espèce de les faire partir. Ceux qui n’ont plus de travail, au bout d’un an, on leur demande de rentrer chez eux. S’ils veulent venir en France, il faut qu’ils puissent subvenir à leurs propres besoins. Si je suis présidente, il n’y aura plus d’étrangers en France qui ne vivent que de la solidarité nationale. Je veux instaurer dans la Constitution une différence entre les Français et les étrangers parce que je considère que les Français, en France, doivent être mieux servis que les étrangers qui viennent dans notre pays".
Changer le modèle de l'Union européenne
"Il ne faut pas confondre l’Europe et l’Union européenne. L'Europe est un espace géographique composé de nations que je souhaite libres et souveraines, mais ça n’empêche pas qu’elles coopèrent entre elles. L’Union européenne est un système de plus en plus rejeté par les Français, c’est un système contraignant qui se base sur le chantage. D’ailleurs, l’UE n’a pas apporté la prospérité, l’indépendance, la baisse du chômage, et même pas la paix puisque c’est la dissuasion nucléaire qui a apporté la paix".
"Il y a deux modèles de coopération en Europe possibles. Le modèle de l’Union européenne, qui est un modèle allemand, qui aspire notre souveraineté progressivement. Et puis, il y a le modèle que je souhaite qui serait un modèle français. Et je crois qu’il y a beaucoup de nations en Europe qui attendent la France, qui attendent l’élection présidentielle parce que précisément, ils attendent ce modèle-là".