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"Ce n'est pas assez clair": pourquoi les agriculteurs ne sont pas convaincus après les annonces de Gabriel Attal

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En déplacement en Indre-et-Loire ce dimanche, le Premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé vouloir avancer vite, reconnaissant qu'il avait parfaitement conscience de ne pas avoir répondu à l'ensemble de la colère des agriculteurs. Pour ces derniers, ses annonces ne sont pas assez claires et suffisantes.

Malgré les annonces du Premier ministre, Gabriel Attal, vendredi puis dimanche, la colère des agriculteurs ne diminue pas. Ces derniers bloquent toujours de nombreux axes routiers et comptent bloquer la capitale, ce lundi.

C'est le cas de Fabien, agriculteur à Sermaise, dans l'Essonne. "J'en ai encore la larme à l'oeil. En arriver là pour se défendre, c'est quand meme dingue", déclare-t-il, ému, de retour dans ses champs après deux jours de blocage.

Trop de normes, de contrôles et de colère. Les annonces de Gabriel Attal sont trop floues selon lui: "Ce n'est pas assez clair et pour quelle durée? Au prochain changement de gouvernement, ils vont revenir en arrière et rétropédaler".

Les jachères imposées par l'UE "injustes" et "absurdes"

Un point suscite particulièrement de vives réactions: les jachères. Une réglementation européenne, qui figure dans la PAC adoptée en 2021 par l'Union européenne, impose aux agriculteurs de laisser chaque année 4% de leurs terres en jachères, c'est-à-dire, sans être cultiver. Cette règle a été instaurée dans le cadre de la transition écologique.

En échange, les agriculteurs doivent toucher des aides, mais les exploitants dénoncent des paiements en retard et des contrôles trop stricts. Fabien fait "zéro bénéfice": "Moi, je ne gagne rien." Il juge cette réglementation "absurde" et "injuste".

La réponse du gouvernement ne le satisfait pas, car elle manque de concret selon lui. Gabriel Attal a promis que "dans les prochains jours, dans les prochaines semaines, on va montrer qu'on est capable d'avancer sur les jachères".

Fabien, qui est céréalier, insiste aussi sur les importations de l'étranger. "Nous, on est des gros producteurs de colza, mais on en importe massivement du Canada. Le colza s'appelle Canola parce que c'est des OGM."

"On importe ce qu'on nous interdit. Je trouve ça dégueulasse parce que ce n'est pas nous respecter et c'est plomber notre terroir", déplore l'agriculteur.

Au-delà des finances, Fabien parle du mal-être de la profession et de son envie d'être compris. Pour lui, il "faut monter puis avoir au accès au ministre directement". La durée de la mobilisation dépendra des réponses du gouvernement.

Marion Gauthier (avec T.R.C.)