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Colère des agriculteurs: "Je ne redoute pas ce Salon de l'Agriculture, j'y serai" assure Marc Fesneau

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EXCLU RMC. Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture, reconnaît l'impatience des agriculteurs après les mesures annoncées par le gouvernement, mais ne craint pas le Salon de l'Agriculture, qui débutera le 24 février.

La pression monte avant le Salon de l'Agriculture, qui ouvrira ses portes au public le 24 février à Paris. Dans le Lot-et-Garonne et l’Hérault, des agriculteurs organisent à nouveau des actions pour réclamer du concret après les annonces du gouvernement pour calmer leur colère. "On comprend que tout ne va pas se faire en trois jours. Mais le président de la République, il ne va pas falloir qu'il arrive seulement avec de beaux discours au Salon de l'Agriculture", a aussi prévenu Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, même s’il est ressorti plutôt satisfait de sa réunion avec Gabriel Attal à Matignon ce mardi soir.

Cette impatience des agriculteurs, Marc Fesneau la reconnaît. "C’est normal qu’il y ait cette colère qui s’exprime et qu’on mette ces mesures d’urgence. Il y a un moment d’impatience mais on ne peut pas dire qu’on n’ait pas des efforts significatifs. On a pris des mesures d’urgence sur l’élevage, la viticulture, rappelle le ministre de l’Agriculture dans Apolline Matin ce mercredi sur RMC et RMC Story. On a stoppé la mesure sur le GNR et préparé le remboursement anticipé. Il y a des mesures de simplification qui sont déjà posées sur la table, notamment la réduction des délais de recours. Tout ça ne parait rien mais ça produit des décrets qui sont envoyés au Conseil d’Etat. Je ne suis pas sûr qu’on ait déjà fait autant de mesures de simplification en dix jours."

"D’ici le Salon, il y a un certain nombre de mesures de simplification complémentaires, des éléments qui seront mis en dur dans la loi d’orientation agricole qui sera envoyée au Conseil d’Etat, précise le ministre quant au calendrier. On fera en sorte d’être bien au rendez-vous d’un dépôt au Conseil d’Etat aux horizons du Salon. Et une délibération à l’Assemblée et au Sénat d’ici le mois de juin. On aura notamment dans ce texte des mesures de simplification sur les haies qui sont particulièrement attendues. Les mesures de simplification doivent se poursuivre, je comprends la vigilance des syndicats."

L'invité du jour : Marc Fesneau - 14/02
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10:31

Marc Fesneau tacle la "théâtralisation" de Jordan Bardella

Alors que la Coordination rurale menace de "faire en sorte que ça se passe mal" au Salon de l’Agriculture, Marc Fesneau ne craint pas d’aller au contact des agriculteurs dans les allées. "Je ne redoute pas ce Salon, souligne-t-il sur RMC. Ce n’est pas seulement la rencontre entre le monde politique et les agriculteurs, c’est la rencontre entre les Français et les agriculteurs. On y sera. J’y serai. La place d’un ministre de l’Agriculture, c’est d’être au Salon de l’Agriculture. Sinon, il y aurait quelque chose d’assez iconoclaste à refuser le dialogue."

"J’ai fait 120 déplacements depuis que je suis ministre de l’Agriculture, je n’ai pas la crainte d’aller sur le terrain, y compris pour nous confronter à nos propres réalités, ajoute-t-il. On a souvent des contacts avec des gens qui nous disent qu’il faut ajuster telle mesure comme ça. C’est une crise qui vient de loin, dont on prend la part qui est la nôtre. Quand vous avez 25 ans de procédure, de suradministration, et que vous ouvrez le capot, tout sort. On a besoin de dire au fur et à mesure, de façon sérieuse: ça on a réglé, ça on a réglé, ça on va régler, ça il faut qu’on regarde au niveau européen."

Un Salon de l’Agriculture où Jordan Bardella, le président du RN, pourrait avoir plus de succès à l’applaudimètre… "Quand vous ne gouvernez pas, c'est plus commode. La théâtralisation sur le dos des agriculteurs, n'est pas trop mon truc. Il y a un peu de théâtralisation, tacle Marc Fesneau. Il enfile des bottes et après il met un ciré et il va voir les pêcheurs. Tout ça est un peu théâtral. J’aurais aimé l’entendre et le trouver vocal dans les cinq dernières années sur le sujet agricole, au niveau européen."

LP