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Colère du maire d'Orléans face à l'arrivée de migrants venant de Paris avant les JO

Vue du camp de migrants de La Chapelle, dans le nord de Paris, avant son évacuation mardi 2 juin. Depuis, une partie des 300 migrants errent de nouveau dans la rue, quelques rues plus loin.

Vue du camp de migrants de La Chapelle, dans le nord de Paris, avant son évacuation mardi 2 juin. Depuis, une partie des 300 migrants errent de nouveau dans la rue, quelques rues plus loin. - Joël Saget - AFP

Le maire d'Orléans Serge Grouard (ex-LR) a dénoncé lundi l'arrivée de migrants dans sa ville qui seraient, selon lui, "déplacés" en province "en catimini" pour faire "place nette" à Paris avant les Jeux olympiques cet été.

"Orléans n'a pas vocation à accueillir la colline du crack de Paris", a prévenu Serge Grouard, selon lequel quelque 500 migrants SDF ont été transférés de la capitale vers sa ville depuis près d'un an sans en avoir été informé par les services de l'État.

"Faute de renseignements officiels, j'ai donc croisé quelques chiffres recueillis auprès d'associations et du Centre communal d'action sociale de la ville d'Orléans", a-t-il expliqué lors d'un point-presse.

"Il est ainsi avéré que, toutes les trois semaines, un car arrive à Orléans depuis Paris, avec à son bord entre 35 et 50 personnes. Ce dispositif semble fonctionner depuis mai 2023", souligne l'élu.

"Tout cela se fait en catimini", a-t-il déploré.

"Nettoyage social"

D'après Serge Grouard, faute d'hébergements d'urgence disponibles, ces personnes "sont installées pendant environ trois semaines dans des hôtels" et il est ensuite difficile "de savoir ce qu'elles deviennent".

D'autres villes sont concernées selon lui, notamment Strasbourg et Angers, dit-il, citant la presse et certaines associations. Contactée, la préfecture du Loiret n'avait pas réagi en fin d'après-midi.

Selon Floriane Varieras, adjointe à la maire écologiste de Strasbourg, chargée de la ville inclusive, "il y a 13 sas (régionaux) dans toute la France", dont un à Geispolsheim (Bas-Rhin), commune proche de Strasbourg.

"On n'a pas du tout été concerté, ni pour l'implantation, ni informé de la population qui y transiterait. C'est en cela que je rejoins le maire d'Orléans, le côté un peu opaque de ce qu'il se passe", a-t-elle déclaré.

"Je comprends la solidarité territoriale", mais le problème est "le fait qu'on ait zéro info et pas de moyens supplémentaires à proprement parler dans les territoires. Ca déplace le problème plus que ça ne le règle", a-t-elle estimé.

Depuis plusieurs mois, des associations dénoncent un "nettoyage social" de la région francilienne, progressivement vidée selon elles de ses populations les plus précaires vivant à la rue en vue des JO.

Dans l'objectif de désengorger l'Ile-de-France, le gouvernement a demandé aux préfets en mars 2023 de créer de nouveaux "sas d'accueil temporaire régionaux".

L'idée est de créer environ 500 places dans ces nouvelles structures dans toutes les régions, à l'exception des Hauts-de-France, de l'Ile-de-France et de la Corse, pour y "orienter des personnes prises en charge lors des opérations de mise à l'abri conduites en Ile-de-France".

La rédaction avec AFP