Comment les oppositions se préparent en secret à une possible dissolution de l'Assemblée

Dans quelques jours, le Parlement devra voter ou pas sa confiance en François Bayrou et son gouvernement. Un vote voulu par le Premier ministre lui-même qui a annoncé y recourir lors d’une conférence de presse lundi.
Une situation qui rabat les cartes, car la confiance ne sera probablement pas votée, ce qui amènerait à la chute du gouvernement et une possible dissolution comme il y a un peu plus d’un an. Alors dans les différents partis d’oppositions, la préparation à de nouvelles législatives à déjà commencé.
À commencer par le RN. Depuis un an déjà, deux députés sont chargés de dénicher les bons candidats dans chaque circonscription pour éviter à tout prix les fameuses brebis galeuses qui leur avaient coûté cher l'an dernier. La quasi-totalité des candidats sont déjà pré-investis nous assure-t-on. Une réunion consacrée à une éventuelle dissolution est prévue lundi.
La gauche est en ordre de marche
Dans le bloc central, on ne le crie pas sur tous les toits, soutien au gouvernement oblige, mais on s'y prépare aussi. Chez LR, le message a été passé aux fédérations de s'activer. Une figure du parti Renaissance insiste pour être, "un peu plus prêt que la dernière fois".
La gauche s'y penche aussi sérieusement. LFI dit avoir désigné tous ses chefs de file, les écologistes y ont consacré une réunion mardi matin. Quant aux socialistes, leur plan de dissolution est prêt depuis cet été.
L'après Bayrou est donc déjà en train de se jouer car ses chances de rester à Matignon sont très faibles. Les yeux sont donc rivés sur Emmanuel Macron. Les appels à la dissolution ou à sa démission se multiplient. Et cette fois, c'est même le RN qui appelle à la démission du Président.
La démission d'Emmanuel Macron, un scénario improbable
Un coup de pression supplémentaire de la part de Jordan Bardella. Mardi soir sur TF1, le président du Rassemblement national a estimé que la démission du chef de l'Etat était une solution pour sortir de l'impasse. De quoi faire immédiatement réagir un très proche du chef de l'Etat : "Le RN a définitivement pris un virage anti-républicain et pro chaos", indique-t-il. Cet appel à la démission rejoint celui formulé depuis lundi par LFI qui va déposer une motion de destitution.
Si le scénario d'une démission reste peu probable, celui de la dissolution revient en revanche sur la table ardemment réclamé également par le RN.
Emmanuel Macron a passé son été à faire savoir qu'il ne comptait pas y recourir à nouveau, mais depuis mardi la petite musique revient. "Il ne faut pas écarter cette hypothèse" dit Gérald Darmanin quand un proche du président rappelle qu’"il ne se priverait pas, a priori, d’un pouvoir constitutionnel”.