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Crues dans le Pas-de-Calais: avant la visite d'Attal, les habitants attendent plus que des promesses

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Après avoir subi une succession de crues éprouvantes, les habitants de la commune de Blendecques s’apprêtent à rencontrer Gabriel Attal, qui se déplace à nouveau dans le département sinistré. Une visite attendue, seulement si elle est accompagnée d’une prise de décision concrète.

C’est devenu une triste habitude : le Pas-de-Calais a été une nouvelle fois placé en vigilance orange aux crues le 7 février. Un fort risque d’inondation menace les habitants du département, déjà éprouvé par de multiples épisodes de ce type depuis le mois de novembre.

Gabriel Attal avait réalisé début janvier son premier déplacement en tant que Premier ministre en rendant visite aux sinistrés. Il avait alors promis de revenir un mois plus tard pour les soutenir. Le chef du gouvernement est attendu notamment à Blendecques, près de Saint-Omer, dans le quartier de Salengro, où les habitants n’attendent qu’une chose : recommencer leur vie ailleurs.

Les sinistrés coincés chez eux

Le quartier de Salengro est en suspens, tout comme le quotidien des sinistrés. Alexandre passe tous les jours dans sa maison vide, les murs recouverts de moisissures, pour vérifier ses assécheurs, qui aspirent l’humidité. Une “routine malsaine” pour ce blendecquois qui attend de savoir “ce qu’on fait de nous”. Car les habitants de la commune se sentent coincés.

“On peut commencer les travaux, mais dans trois mois on peut nous dire ‘stop, arrêtez tout, on va détruire votre maison’”, explique cet habitant.

La zone étant bien trop inondée, des maisons pourraient en effet être rasées. Une situation insoutenable pour les sinistrés, qui ne veulent plus entendre les promesses du gouvernement. “On vous soutient, on vous écoute, ça on en veut plus”, lâche une habitante. “Imaginez un petit peu si on nous dit ‘bah non finalement on ne va pas vous raser les maisons et vous allez devoir les réintégrer’, je ne vais pas vivre tranquille. Il faut qu’ils arrêtent cette torture”, martèle-t-elle.

Une aide qui ne vient pas

A ce jour, de nombreux sinistrés n’ont toujours pas reçu d’aide. “Beaucoup de Blendecquois sont dans l’attente de leur assurance”, explique Alain Maquignon, adjoint au maire de Blendecques. “Nous, on a rien reçu, l’aide au logement on l’a pas eue, la seule aide c’est par la famille”, explique de son côté Alexandre.

L’impatience gagne donc les habitants qui attendent des mesures franches, précises et applicables immédiatement de la part de l’Etat. “On a plus de temps à perdre, il y a les digues ici dans la commune de Blendecques à prioriser, du curage de bassin”, indique l’adjoint au maire. “Je suis à bout, je ne le montre pas, mais je suis épuisé”.

Pour rappel, quelque 6 500 habitations ont été sinistrés en novembre et 2 800 en janvier dans le Pas-de-Calais, selon la Préfecture. Près de 300 demandes de relogement temporaire ont été déposées.

Marion Gauthier, (Mélanie Hennebique)