Damien Abad accusé de viol: "Il faut qu’il quitte le gouvernement" selon Alexis Corbière
La France Insoumise se positionne sur l’affaire Abad, qui secoue le gouvernement. En déplacement ce mardi, Jean-Luc Mélenchon a affirmé qu’il ne nommerait pas dans son gouvernement, s’il était Premier ministre, quelqu’un accusé de violences sexuelles. Damien Abad, nouveau ministre des Solidarités, est accusé de viol, comme l’a révélé un article de Mediapart samedi. Deux plaintes ont été déposées, mais elles ont été classées sans suite. Ce mercredi matin, Alexis Corbière, député La France insoumise de Seine-Saint-Denis, a enfoncé le clou face à Amandine Atalaya sur RMC-BFMTV.
“Depuis des siècles, la parole des femmes n'a été souvent pas prise en compte lorsqu’elles se disaient victimes de violences sexuelles. Aujourd’hui, on est dans une situation où il faut qu’on soit exemplaire, parce que c’est difficile comme processus pour des femmes de s’exprimer. Je pense qu’on ne peut, en l'état, que dire à monsieur Damien Abad qu’il ne peut faire partie du gouvernement. Peut-être le temps que la justice prenne des décisions. Il y a un témoignage qui a amené à une plainte, qui a peut-être été traitée de manière un peu légère”, explique-t-il.
Une manifestation à Paris
S’il reconnaît que Damien Abad est toujours présumé innocent, comme le veut la loi française, Alexis Corbière estime que les témoignages sont suffisamment étayés pour qu’il soit contraint de quitter ses fonctions.
“Je suis très attaché à la présomption d'innocence, monsieur Abad est peut-être innocent. Mais une femme, quand elle est victime de violences sexuelles, bien souvent elle intègre une forme de domination. Ce n’est pas simple de faire cette démarche. Donc soit on dit qu'on laisse faire la justice et ça va traîner pendant un moment, soit monsieur Abad doit accepter que du moment qu’on est mis en cause de manière sérieuse, il faut qu’il quitte le gouvernement”, indique-t-il sur RMC.
Après les accusations de viol envers Damien Abad, l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique a organisé ce mardi un rassemblement à Paris, pour dénoncer "un gouvernement de la honte". Place Saint-Augustin, quelques centaines de personnes sont venues manifester pour demander au gouvernement de faire le ménage parmi les ministres.