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Démission du maire de Saint-Brévin: le président de l'AMF David Lisnard déplore "une crise civique"

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Le maire de l'Association des maires de France David Lisnard dénonce sur RMC une "crise civique majeure" et un abandon de l'Etat dans ses fonctions régaliennes après la démission du maire de Saint-Brévin-les-Pins, visé par un incendie criminel.

Il jette l'éponge. Découragé, le maire de Saint-Brévin-Les-Pins (Loire-Atlantique) a démissionné et annoncé quitter la ville, dans la foulée de l'incendie de ses deux voitures et de sa maison, après avoir été visé par des menaces de l'extrême-droite sur fond d'installation d'un centre d'accueil pour réfugiés.

"Cette démission s'ajoute à 1293 autres démissions de maires depuis 2020", rappelle ce vendredi sur RMC et RMC Story David Lisnard, le maire LR de Cannes et président de l'Association des Maires de France (AMF).

"Nous alertons depuis plusieurs mois sur cette crise civique majeure avec une hausse de 32% des violences contre les élus en 2022 par rapport à 2021, avec une montée de l'incivisme. C'est révélateur d'une crise de la démocratie, il faut réagir", appelle l'élu.

Considérer les maires comme des policiers ou des magistrats

Et pour réagir, David Lisnard demande à considérer les maires comme des dépositaires de l'autorité publique "de façon pleine et entière" et faire en sorte que "lorsqu'il y a une agression sur un maire, se soit considéré comme une agression sur un policier, un magistrat ou un gendarme".

"C'est pourtant tout à fait faisable", assure David Lisnard qui explique avoir pris contact avec Dominique Faure, la ministre des Collectivités territoriales, se disant confiant quant à une évolution de la loi en ce sens.

"On ne veut pas de privilèges, les maires sont des habitants parmi les habitants, il faut de la contestation et du débat mais en revanche les pressions par la violence, rarement politique, et des dénigrements sur les réseaux sociaux où vous voyez votre famille jetée en pâture, on n'en veut pas. Il y a une crise civique majeure, les gens se sentent comme des consommateurs de la voie publique", explique le maire de Cannes.

"L'Etat régalien est de moins en moins présent"

David Lisnard déplore "une crise civique majeure", avec des administrés qui "ne se comportent plus en citoyens mais en consommateurs d'espace public", explique le maire de Cannes.

"Paradoxalement, l'Etat nous a prélevé plus d'impôts et de charges mais l'Etat régalien est de moins en moins présent. Il ne sanctionne plus les voyous mais est là pour nous entraver par la bureaucratie. Une des causes majeures de démission des maires, ce sont les contradictions bureaucratiques. On est passé d'un régime de responsabilité et de liberté à un régime d'autorisation", assure l'élu.

Conséquence, les élus locaux jettent l'éponge comme le maire de Saint-Brévin-les-Pins, abandonné par les autorités compétentes: "On a de moins en moins de vocations et moins de vocations, c'est moins de choix, moins de démocratie et moins de compétences. L'AMF demande maintenant des actes et pas seulement des intentions", conclut le maire de Cannes.

G.D.