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Discours de politique générale de Michel Barnier: quels enjeux? Le Premier ministre sur un fil

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C'est sous la pression d'une Assemblée nationale remontée à bloc que Michel Barnier va présenter son discours de politique générale ce mardi, à 15h. Faute de majorité claire dans l'hémicycle, il n'y aura pas de vote de confiance à l'issue du discours. Celui-ci est annoncé plus court qu'à l'accoutumée, pas plus d'une heure. Et ce sera un exercice d'équilibriste pour le Premier ministre.

C’est le baptême du feu ce mardi pour Michel Barnier, dans le chaudron de l’Assemblée nationale. Le nouveau Premier ministre prononcera à 15h sa déclaration de politique générale face à un hémicycle où sa majorité est particulièrement précaire.

La gauche a déjà prévu de déposer une motion de censure dans la foulée. Et dans le bloc central, beaucoup attendent des clarifications avant d’accorder leur confiance.

Michel Barnier est donc clairement attendu au tournant. “On ne sait pas où on va” s’agace un député macroniste, espérant avoir des réponses ce mardi. “Le sujet, c’est calmer les inquiétudes”, admet-on au sein du gouvernement.

Il y a les parlementaires échaudés voire choqués par les déclarations très droitières du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et d’autres agacés par le sentiment que Michel Barnier soigne un peu trop le RN.

Dans le camp macroniste, échaudé après le recadrage du ministre de l'Economie, l'un des leurs, on espère écouter Michel Barnier sans entendre du Bruno Retailleau dans le texte.

"Je serai très vigilant. Michel Barnier vient d'une droite modérée, républicaine, qui est très loin des propos tenus par Bruno Retailleau, donc je n'ai pas peur qu'il les reprenne à son compte mais je crois qu'il est très important que le gouvernement puisse par la bouche du Premier ministre préciser ses orientations en la matière", indique le député David Amiel.

La question centrale des hausses d'impôts

D'autres comme Eric Bothorel mettent un vrai coup de pression au Premier ministre, qui regarde trop du côté du RN selon lui.

"Quand Retailleau dit 'l'Etat de droit j'en fais un peu ce que je veux', il n'y a pas de réaction de la part du Premier ministre, ce qui est plutôt inquiétant à ce stade", pointe-t-il. Il assure ne pas exclure de voter la censure, même s'il veut que ce gouvernement réussisse.

Il y a aussi la question des hausses d'impôts, qui divise le bloc central. Au gouvernement, on parle désormais plutôt de contributions exceptionnelles, et on promet que le Premier ministre va surtout couper dans les dépenses de l’Etat tout en défendant les services publics. “Barnier doit tenir les deux bouts”, résume un conseiller ministériel. Mais attention au risque de contorsion pour rassurer tout le monde...

Michel Barnier sera sur un fil avec un premier écueil à éviter, la motion de censure, qui sera déposée dans les jours qui viennent.

Sébastien Krebs et Hélène Terzian avec Guillaume Descours