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Eric Dupond-Moretti devant la justice: Elisabeth Borne pourrait faire l’intérim pendant le procès

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Avant le début du procès d’Eric Dupond-Moretti la semaine prochaine, l’incertitude demeure sur l’organisation du ministère de la Justice. La Première ministre Elisabeth Borne pourrait récupérer ses attributions temporairement.

Eric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice, sera jugé à partir de lundi devant la Cour de justice de la République (CJR) pour des soupçons de prise illégale d'intérêts. Une première pour un ministre en exercice. Et de quoi mettre la majorité dans l'embarras… La preuve, c’est qu’à moins d'une semaine du début de l'audience, Matignon n'a pas encore tranché sur le sort d’Éric Dupond-Moretti. Un ministre, qui plus est garde des Sceaux, peut-il continuer à exercer ses activités pendant qu'il est jugé?

Dans l'entourage d'Elisabeth Borne, on réfléchit encore à une organisation pour assurer le fonctionnement du ministère, tout en permettant au ministre d'assurer sa défense.

En clair, on pourrait se diriger vers un "déport" du ministre, une sorte d’intérim. Matignon récupérerait alors ses attributions. Le temps du procès, Elisabeth Borne deviendrait ministre de la Justice. Ce serait à elle, alors, de signer les circulaires qui arrivent sur le bureau de la Chancellerie.

Les indiscrets : Éric Dupond-Moretti va être jugé à partir de lundi devant la CJR - 01/11
Les indiscrets : Éric Dupond-Moretti va être jugé à partir de lundi devant la CJR - 01/11
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Une démission en cas de condamnation?

Du côté du garde des Sceaux, que l'on dit "serein", "confiant", on n'écarte pas, pourtant, la possibilité de rendre des arbitrages le matin tôt ou la nuit, hors audience. Un scénario délicat pour son administration, pour qui cela pose "des difficultés institutionnelles et pratiques", sans compter sur "l'image d'un garde des Sceaux traduit en justice" qui désole la magistrature.

Mais après tout, il n'a pas encore été condamné. C’est ce que répond la "défense", avec des députés de la majorité qui rappellent qu’Eric Dupond-Moretti bénéficie lui aussi de la présomption d'innocence, alors que certains, dans les oppositions, voulaient déjà le voir quitter ses fonctions. Une ministre le défend: "C'est normal de ne pas le destituer avant d'être coupable". Mais selon elle, s'il est condamné, il devra démissionner.

Hélène Terzian