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Faut-il créer un délit contre le déséquilibre des tâches ménagères?

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L'écologiste Sandrine Rousseau a proposé l'idée d'un délit contre le déséquilibre des tâches ménagères lors d'une interview au média Madmoizelle. Selon elle, les femmes travailleraient sur des tâches domestiques près de 8 heures par semaine, contre 14 minutes pour les hommes.

On la sait très engagée sur les questions d’égalité hommes-femmes, Sandrine Rousseau a proposé une nouvelle idée pour lutter contre l’inégalité entre les sexes. Lors d’une interview au média Madmoizelle, celle qui a été exclue de la campagne de l’écologiste Yannick Jadot a affirmé qu’elle voulait créer un délit contre le déséquilibre des tâches ménagères.

“Les femmes diminuent leur part de tâches domestiques qu’elles réalisent, mais les hommes n’augmentent pas la leur. Depuis 1970, ils sont environ à 14 minutes par semaine. Et donc moi, je voudrais qu’il y ait une possibilité de délit de non-partage des tâches domestiques, parce que je pense que le privé est politique et tant qu’on ne donne pas aux femmes les moyens d’obtenir l’égalité et le partage, on n’y arrivera pas. Et comme on fait reconnaître des violences sexuelles au sein des couples, etc., le privé est politique. Et ça, c’est vraiment un impensé des politiques d’égalité femmes-hommes, c’est que les femmes font quand même 8 heures de travail de plus par semaine de tâches domestiques”, a-t-elle expliqué.

Une idée qui a fait réagir dans "Les Grandes Gueules" ce mercredi sur RMC et RMC Story. S’il voit mal comment les autorités pourraient prendre une plainte, l'éducateur Etienne Liebig juge que la création d’un délit pourrait effectivement faire prendre conscience aux hommes qu’ils en font moins.

"Créer un délit, c’est le meilleur moyen de fixer quelque chose qui est toujours nié par les hommes. Et en réalité, quand on fait le partage, elle a raison, ce sont des chiffres officiels, les femmes travaillent en moyenne 8 heures de plus par semaine. Créer un délit, c’est un acte symbolique pour que les hommes reconnaissent enfin qu’il y a une inégalité sur ce sujet-là", explique-t-il.

Plutôt une question d'éducation

Un avis que ne partage pas du tout Mélissa, auditrice de l’émission. Pour elle, il y a des sujets bien plus sensibles et plus importants, qui ne sont toujours pas réglés.

“Je trouve ça absurde et ridicule. On n’arrive déjà pas à s’occuper des hommes qui battent leur femme, et il faudrait qu’on aille s’occuper de ceux qui ne passent pas l’aspirateur et le balai. On dit à des femmes, vous n’avez pas de marques sur vous, on ne peut pas porter plainte (pour les violences conjugales), là ce sera quoi ? Il n’y a pas assez de poussière chez vous, on ne peut pas mettre une amende à votre mari. Moi chez moi, c’est partagé, c’est une question d’éducation. Alors, ce n’est pas du 50/50 parce que je suis plus à la maison, mais après manger, il va débarrasser la table. Le linge, il ne fait pas, mais il fait autre chose. On n’est pas là à compter le temps qu’il fait et le temps que je fais”, affirme-t-elle.

Guillaume Descours