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Droits des femmes: qui propose quoi parmi les candidats à la présidentielle?

Des manifestantes lors d'un rassemblement à Paris, à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes en 2021

Des manifestantes lors d'un rassemblement à Paris, à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes en 2021 - Thomas SAMSON

À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes ce mardi, petit tour d'horizon des propositions des 12 candidats en matière d'égalité salariale entre les femmes et les hommes et de lutte contre les violences faites aux femmes.

À 33 jours du premier tour de l'élection présidentielle, et en ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes, RMC fait le tour des propositions des 12 candidats (parmi lesquels 4 femmes) pour l'égalité homme-femme.

  • Emmanuel Macron

Emmanuel Macron, tout juste candidat, a affirmé, lundi sur LCI que la "grande cause" de son prochain quinquennat serait "encore" l'égalité femme-homme, parce qu'il y a encore "beaucoup à faire". 

Le président sortant a notamment évoqué le "triplement du montant de l'amende des délits d'outrages sexistes", "le doublement du nombre d'enquêteurs sur les sujets de violences intra familiales et faites aux femmes" et la "création d'un fichier des auteurs de violences conjugales".

  • Marine le Pen

La candidate du Rassemblement national Marine Le Pen a dit également sur LCI vouloir que "les harceleurs de rue soient inscrits au fichier des délinquants sexuels". Elle a aussi souhaité "créer un statut pour les femmes atteintes d'endométriose et une contraception gratuite pour toutes et "pas seulement pour les moins de 25 ans", comme mis en place récemment par le gouvernement.

  • Yannick Jadot

L'écologiste Yannick Jadot veut la possibilité de porter plainte dans les hôpitaux pour les victimes de viols et verbaliser davantage les harceleurs de rue, avec plus de policiers. Il prévoit également d'"inverser la charge de la preuve", en matière d'inégalité salariale, afin que ce soit à l'entreprise de justifier d'éventuelles inégalités salariales.

Il veut s'inspirer du modèle islandais en obligeant les entreprises de plus de 20 salariés et les administrations à prouver qu’à poste et compétences égales, hommes et femmes touchent le même salaire. Les contrevenant risqueront une amende de 330 euros par jour jusqu'à ce que les obligations en matière d'égalité soient remplies.

  • Anne Hidalgo

La candidate socialiste Anne Hidalgo propose la même chose que Yannick Jadot concernant la "charge de la preuve" en cas d'inégalité salariale et veut rendre publique la liste des entreprises ne respectant pas l'égalité salariale. La maire de Paris veut aussi allonger le congé paternité à 16 semaines dont 6 obligatoires.

Elle ajoute vouloir un milliard d'euros contre les violences faites aux femmes, notamment pour des lieux d'accueil, et une justice plus rapide, avec des assistantes sociales dans les commissariats pour recueillir leurs plaintes.

  • Jean-Luc Mélenchon

L'Insoumis Jean-Luc Mélenchon plaide pour une police spécialisée dans le cyberharcèlement. Il souhaite aussi "davantage de référents dans les transports" et "davantage d'éducation" vis-à-vis des garçons. Jean-Luc Mélenchon propose une prime de 10% pour les femmes dans les entreprises qui ne respectent pas la loi sur l'égalité.

Jean-Luc Mélenchon plaide également pour une formation spécifique dispensée aux acteurs de la santé, police, justice, éducation nationale, services sociaux et veut "en finir avec la correctionnalisation des viols".

  • Valérie Pécresse

La candidate LR Valérie Pécresse veut étendre la distribution gratuite des protections périodiques dans tous les Crous et taxer ces produits à 2,5% comme "des biens de première nécessité". Elle veut aussi "interdire le port du voile forcé pour les petites filles dans la rue, sanctionné par une amende".

  • Eric Zemmour

Le candidat d'extrême-droite veut automatiser le port de bracelets anti-rapprochement pour les personnes condamnées pour violences conjugales" Eric Zemmour propose également d'augmenter le nombre de places pour les victimes de violences conjugales dans les centres d'hébergement.

  • Fabien Roussel

Le communiste Fabien Roussel veut lui mettre en place l'égalité salariale "en un an". Et en guise de sanction, il promet de nommer "des administrateurs judiciaires à la tête des entreprises qui le refusent".

  • Philippe Poutou

Dans son programme, le candidat du NPA milite pour une contraception et un avortement "libres, gratuits et accessibles" avec des centres IVG et des maternités "partout sur le territoire". Il plaide également pour l'allongement du délais élgal de l'IVG à 24 semaines, contre 14 actuellement.

Philippe Poutou veut également l'égalité des salaires et plus de moyens pour accueillir les femmes victimes de violences. Il propose aussi le droit d’asile pour les victimes étrangères de violences patriarcales et l'abrogation des lois discriminant les musulmanes, sans préciser s'il s'agit de revenir sur l'interdiction du port du voile à l'école.

  • Nicolas Dupont-Aignan

Le président de Debout la France veut lutter contre les violences faites aux femmes en s'inspirant du modèle espagnol, avec une formation obligatoire pour les magistrats, médecins et forces de l'ordre en contact avec les victimes de violences et en créant des tribunaux dédiés. Il plaide aussi pour la mise en place de peines planchers envers les auteurs de violences faites aux femmes, incluant les auteurs d'excisions et ceux qui organiseraient des mariages forcés et pratiqueraient la polygamie. Il milite aussi pour bannir le voile "prison textile", des universités et des entreprises privées.

Pour gommer les écarts de salaires entre femmes et hommes, il entend créer un label "F-H" avec des allègements de cotisations pour les entreprises respectant l'égalité salariale et créer un congé parental rémunéré à 75% du Smic pour une durée de 3 ans, réparti entre les deux parents.

  • Jean Lassalle

Le candidat de Territoires, n'a pas de mesure particulière dans son programme. Il estimait le 3 novembre dernier que l'Etat devait, comme pour toutes les discriminations lutter contre ces inégalités.

  • Nathalie Arthaud

Pour la candidate de Lutte ouvrière, "la lutte contre l'oppression des femmes prendra fin un jour mais ne ce pourra être totale qu'avec la disparition de l'exploitation capitaliste".

Guillaume Dussourt avec AFP