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Grève des éboueurs à Paris: des commerçants payent pour ramasser les poubelles

Avant le début des réquisitions, et alors que la grève des éboueurs se prolongent, des commerçants parisiens ont choisi de prendre les devants en payant pour évacuer les poubelles qui jonchent leur quartier.

L'odeur acide des poubelles a laissé la place au doux fumet du poulet roti. Rue des Moines, dans le 17e arrondissement de Paris, en proie à la grève des éboueurs, les déchets ont pourtant été ramassés sur une vingtaine de mètres ce mercredi. Huit commerçants de la rue des Moines ont payé une entreprise privée pour collecter les déchets devant leur établissement .

C'est le cas de Maxime Nuñez, patron d'une brasserie: "La facture, c'était 1.200 euros pour environ 25-30 m3 de déchets. Il fallait filer un petit coup de main donc on a mis les gains, on s'est retroussé les manches et puis on a tout enlevé en une petite demi-heure. On est prêts à recommencer si la situation devait encore durer", assure-t-il.

De l'autre côté de la rue, au marché des Batignolles, les 25 commercants se sont cotisés pour payer tous les deux jours le ramassage des poubelles. "On ne pouvait plus rentrer dans le marché, il y avait des poubelles jusque dans l'entrée", raconte à RMC José Machado, le responsable du marché des Batignolles. "Les solutions, c'est au gouvernement, aux mairies et hommes politiques de les trouver, pas aux commerçants", ajoute-t-il. Les commercants auraient tout simplement préféré, que la mairie de Paris prenne à sa charge cette collecte des déchets.

Bras de fer sur les réquisitions

Mais les 7.800 tonnes de déchets qui jonchent les trottoirs après 11 jours de grève des éboueurs parisiens sont devenues un enjeu politique. La municipalité qui soutient la mobilisation contre la réforme des retraites refuse de bouger. La maire de Paris Anne Hidalgo a adressé une fin de non-recevoir aux injonctions du préfet de Paris Laurent Nuñez qui demandait à la municipalité de réquisitionner des éboueurs.

Devant le refus d'Anne Hidalgo, le préfet a choisi de lui-même réquisitionner des effectifs pour nettoyer les trottoirs de la capitale. Dès mardi soir, le ministre de l'Intérieur avait informé qu'en cas de refus de réquisitionner les éboueurs par la mairie, l'Etat le ferait en raison d'éventuels risques sanitaires. Mais aucun calendrier n'a pour l'instant été établi. De leur côté, les éboueurs de Paris ont annoncé la prolongation de leur mouvement jusqu'au lundi 20 mars au moins.

Romain Poisot (avec G.D.)