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"Il y a un parfum Gilet Jaune": François Ruffin appelle à une mobilisation générale et n'écarte pas 2027

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Malgré l'été, la grogne sociale semble doucement monter avant une éventuelle mobilisation pour la rentrée. L'idée, évoquée par certains syndicats, ou élus de gauche comme François Ruffin invité de RMC ce mardi 22 juillet, fait lentement son chemin. Le député de la Somme souhaite une union des colères pour la rentrée.

Une rentrée mouvementée en vue. Entre la pétition contre la loi Duplomb qui ne cesse d'être signée (1.645.000 signatures ce mardi 22 juillet à la mi-journée) et un budget 2026 qui prévoit la suppression deux jours fériés, la hausse des jours de carence d'arrêts-maladies, ou encore le gel de certaines prestations sociales, le climat serait-il à la grogne sociale?

Ce lundi 21 juillet, trois des principaux syndicats ont boudé la réunion proposée par Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail, en vue de la préparation du vote du budget. Cyril Chabanier, président de la CFTC et absent à la réunion ministérielle, évoquait au micro de RMC une descente dans la rue pour la rentrée. "Si ce budget n'évolue pas, tout est sur la table, y compris une mobilisation en septembre en intersyndicale".

Même son de cloche pour la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon qui déplore "une punition générale" après une rencontre avec la ministre du travail ce lundi. "On ne partage ni les objectifs, ni la logique", a taclé la secrétaire général du syndicat ce mardi sur RMC et RMC Story. Cette dernière prévoit une rentrée sociale mouvementée, en accord avec les autres partenaires.

Kinés, artisans, chômage, MaPrimeRénov', Duplomb..

Une idée à laquelle François Ruffin, député "Debout!" de la Somme, invité ce mardi sur le plateau des Grandes Gueules ne semble pas étranger. L'ancien élu France Insoumise va jusqu'à qualifier le climat actuel de "parfum gilet jaune", faisant référence aux mobilisations citoyennes de 2018, contre l'augmentation du prix de l'essence.

"J'entends une colère populaire qui monte. Maintenant, comment allons-nous faire pour que les luttes se croisent et que chacun reste dans son couloir?", s'interroge le député picard.

Des propos de concert avec ceux exprimés plus tôt, toujours sur RMC, où François Ruffin a annoncé qu'il souhaite que la forte mobilisation contre la loi Duplomb se transforme en une "censure populaire à la rentrée et qu'il y aura des manifestations de 'ça suffit'".

Ruffin lance son mouvement - 01/07
Ruffin lance son mouvement - 01/07
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Pour le député de gauche, la somme des colères et grondes en France peut mener à une mobilisation dans la rue. "On n'aurait pas pu prévoir les Gilets Jaunes, mais je sens qu'il y a un parfum que nous n'avons pas eu depuis un moment, je sens une colère", explique-t-il.

Citant les kinés mobilisés contre le report de leurs revalorisations tarifaires, les artisans impactés par la pause du service MaPrimeRénov', ou la réforme de l'assurance-chômage, François Ruffin appelle à une "révolution fiscale" sur les grandes fortunes, pour éviter "de gratter de manière inefficace sur les uns et sur les autres".

Vers 2027 avec une "primaire de débordement"?

En parallèle d'une éventuelle mobilisation pour la rentrée, François Ruffin n'oublie pas l'échéance politique de 2027, déjà lancée à droite, comme à gauche. Pour l'élu de la Somme, la forte mobilisation à gauche et la possibilité d'une double candidature ne relève pas de la "catastrophe", mais il faut savoir qui participe.

"Est-ce qu'on aura deux, trois, quatre, cinq ou six candidatures?", se questionne ce dernier.

Il vise même plus loin et encourage une "primaire de débordement", qui cherche à toucher 2 à 3 millions d'électeurs de gauche pour les "ramener à la chose publique". Une primaire à laquelle il serait candidat, bien que l'organisation avance "lentement". La porte 2027 reste donc ouverte.

Lilian Pouyaud