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Inéligibilité de Le Pen: la gauche et les magistrats inquiets des réactions contre la justice

Marine Tondelier et Olivier Faure, le 12 octobre 2023 à l'Élysée

Marine Tondelier et Olivier Faure, le 12 octobre 2023 à l'Élysée - LUDOVIC MARIN / AFP

Après la condamnation de Marine Le Pen, lundi, de nombreuses personnalités politique ont vivement critiqué la justice. Les magistrats et la gauche s'inquiètent de cette remise en cause des actes judiciaires.

Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a exprimé lundi dans un communiqué son "inquiétude face aux réactions virulentes" après la condamnation de Marine Le Pen, les jugeant "de nature à remettre en cause gravement l'indépendance de l'autorité judiciaire".

"Les menaces visant personnellement les magistrats en charge du dossier, tout comme les prises de parole de responsables politiques sur le bien-fondé des poursuites ou de la condamnation, en particulier au cours du délibéré, ne peuvent être acceptées dans une société démocratique", a également déploré le CSM.

Le CSM rappelle que "seules les peines limitativement énumérées par la loi, et donc votées par la représentation nationale, peuvent être prononcées par les magistrats". "Le Conseil supérieur de la magistrature en appelle donc à la mesure dans les commentaires formulés à l'égard de la décision rendue", conclut le communiqué.

De nombreuses réactions ont suivi l'annonce du jugement qui a condamné Marine Le Pen à quatre ans de prison dont deux ferme aménagés sous bracelet, 100.000 euros d'amende et surtout une peine complémentaire de cinq ans d'inéligibilité applicable immédiatement.

La gauche rappelle la culpabilité de Marine Le Pen

François Ruffin s'est étonné de la réaction de Marine Le Pen qui était, selon lui, "la plus offensive sur la probité, sur l'exemplarité. Elle réclamait, je le cite, 'l'inéligibilité à vie, pour les élus condamnés à l'occasion de leur mandat'. Elle avait raison."

Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure s'est lui dit "troublé" par la réaction du Premier ministre François Bayrou. L'entourage de ce dernier avait indiqué qu'il était lui aussi "troublé", mais par "l'énoncé du jugement" à l'encontre de Marine Le Pen.

"Visiblement le respect de la loi, l’état de droit, la séparation des pouvoirs, ne sont plus à l’ordre du jour au gouvernement", écrit Olivier Faure.

Pour Marine Tondelier (Les Écologistes), Marine Le Pen "doit payer sa peine" car "elle est une "justiciable comme les autres. "La justice est la même pour tout le monde", a-t-elle déclaré sur X.  

TRC avec AFP