"Je fais le tour du Vieux-Port, il y a 10 offres d'emplois": Emmanuel Macron persiste et signe

Une fois n’est pas coutume, Emmanuel Macron a profité de son déplacement à Marseille pour prononcer une petite phrase "choc" autour de l'emploi. Après le "il n'y a qu'à traverser la rue pour trouver du travail" lancé en 2018, il a invité une mère de famille lundi à faire le tour du Vieux-Port pour trouver un emploi à son fils.
"Vous n'allez pas me faire croire que, s'il cherche vraiment du boulot à Marseille, et qu'il est prêt à prendre un boulot de serveur, qu'il n'y a pas de boulot de serveur", a embrayé le chef de l'Etat. Insistant: "Moi je vous promets: je fais le tour du Vieux-Port ce soir avec vous, je suis sûr qu'il y a 10 offres d'emploi".
"Quand j'étais plus jeune, je disais qu'il fallait traverser la rue. C'est encore plus vrai aujourd'hui qu'hier", a déclaré le chef de l'Etat.
Facile pour le président de la République. Sauf que pour Kenny, 17 ans, et Ibrahim, 19 ans, trouver un travail n'est pas si simple.
“C’est facile de dire ça, mais nous, on ne le trouvera pas. Il y a des patrons qui refusent des fois. Ils cherchent de l’expérience, mais nous, on n’en a pas”, assurent les deux jeunes hommes.
Faux pour Emmanuel Macron. On peut toujours trouver, surtout sur le Vieux-Port en restauration, estime-t-il.
Une phrase qui fait réagir l'opposition
Sauf que ce n'est aussi simple que le prétend le président pour Bernard Marty, président de l’Umih PACA et Corse. S’il concède qu’il y a bien des postes à pourvoir, il tempère.
“La restauration, c’est un métier. On ne peut pas sous-entendre que quelqu’un peut venir dans nos restaurants du jour au lendemain parce que Macron l’a dit”, appuie-t-il.
Un propos que soutien Frédéric Jeanjean, secrétaire de 'Umih dans les Bouches-du-Rhône. "Il y a effectivement des offres d’emploi. J’ai des collègues qui me disent qu’ils tournent à 50% d’effectifs. Simplement il est clair qu’il ne s’agit pas simplement d’arriver et de signer un contrat. C’est un projet professionnel aussi. Ce n’est pas quelque chose qui s’improvise, on vient on porte trois assiettes", pointe-t-il.
L'opposition n'a pas tardé à réagir à la phrase d’Emmanuel Macron. “La formule change, le mépris reste", a asséné la patronne des députés écologistes, Cyrielle Chatelain. Quant à la sénatrice LR des Bouches-du-Rhône, Valérie Boyer, elle a ironisé: "Quand Emmanuel Macron ne sera plus Président, il pourrait se reconvertir comme agent chez Pôle Emploi".