"Je ne vois pas comment la résignation ne prend pas le dessus": les LFI désemparés pour la suite?

En ce 1er mai, après presque 4 mois de mobilisation sociale, les insoumis se réveillent avec la gueule de bois. S'ils sentent que la colère est encore forte, ils ne trouvent plus d’armes pour tenter de l’emporter. Chez les soutiens de Jean-Luc Mélenchon on s’attendaient à ce que samedi soir au Stade de France, Emmanuel Macron passe je cite “un rude moment”, ça n’a pas franchement été le cas.
Sur la mobilisation dans la rue aujorud'hui, certes, officiellement LFI appelle à un "raz-de-marée", mais, hors-micro, un député l’admet: "Je ne vois pas comment la résignation ne prend pas le dessus".
Enfin, mercredi, le Conseil constitutionnel rendra sa décision sur l’organisation d’un RIP, le référendum d'initiative partagée. Là encore, les insoumis n’ont presque aucun espoir. Ils craignent que la juridiction dise une seconde fois non.
D’ailleurs selon nos informations, la gauche avait l’intention de déposer une troisième demande de RIP, en prenant notamment en compte les motifs de rejet du 1er, mais ils n’ont pas été assez rapides, ils n'ont pas eu le temps. Puisque qu’Emmanuel Macron a très vite promulgué le texte.
Des dates cochées dans le calendrier
Les insoumis s’accrochent quand même, et pour ça ils ont coché un tas de dates dans le calendrier. D'abord, ils en sont persuadés: le cap du 14 juillet et de la fin des 100 jours fixés par le président de la République donne des perspectives, et peut aider à maintenir la mobilisation.
Pour ça, ils travaillent à l’organisation d’un évènement le jour de la Fête nationale, comme RMC vous le révélait la semaine dernière. Ils ambitionnent aussi d'organiser des concerts de casseroles géants pour la Fête de la musique.
Enfin, ils misent aussi sur la niche LIOT à l'assemblée. Le 8 juin ce groupe de députés indépendants aura la main sur l’ordre du jour. Et ils veulent faire voter l'abrogation de la retraite à 64 ans.
Mais les chances d’une victoire sont faibles. Les macronistes pourraient reprendre les méthodes des insoumis et faire de l’obstruction. De quoi rendre impossible un vote dans le délai imparti.
Un sentiment d’échec prédomine-t-il chez les insoumis ?
En revanche le sentiment d'échec n'est sans doute pas présent dans tous les esprits. Ce que l'on peut percevoir de plus en plus, même si c’est encore marginal, c’est l’appel à un changement de méthode, pour plus d’efficacité, et pour une plus grande adhésion des français. Comme ce député LFI très médiatique, "La ligne du 'zbeul' (bazar) est une ligne qui nuit. Il y a une rectification d’image à apporter".
Objectif pour quelques uns donc en finir avec le vacarme. Comme cet autre élu insoumis d’un département rural, après avoir discuté avec les habitants chez lui, il le dit : "Il faut que l’on rassure... Certes on fait plaisir à nos militants. Ce n’est pas comme ça qu’on atteint les 50% d’électeurs".