L'aide à l'Ukraine débattue à l'Assemblée nationale: le RN va s'abstenir selon Jordan Bardella

Les députés sont amenés ce mardi à se prononcer sur l'accord bilatéral de sécurité conclu avec Kiev, le 16 février dernier, avant le Sénat ce mercredi. Ce pacte, conclu pour une durée de dix ans, prévoit notamment une aide militaire allant jusqu'à 3 milliards d'euros en 2024. Un vote qui se transforme aussi en confrontation politique entre les partis, à trois mois des élections européennes.
Le vote ne portera pas sur un texte, mais sur la déclaration du Premier ministre que certains partis font mine d'attendre pour se prononcer. Ce qui est sûr, c'est que l'accord bilatéral entre la France et l'Ukraine porte sur l'aide militaire, le soutien dans la durée, mais aussi le soutien à l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne et à l'OTAN.
Un dernier point qui constitue une ligne rouge pour le RN. Ce mardi matin sur France 2, le président du parti d'extrême droite, Jordan Bardella, a annoncé que ses députés s’abstiendront sur le vote. Il a également dénoncé le "principe de dissuasion active" évoqué dans l'accord de sécurité franco-ukrainien. "Il faut être très prudent", a estimé Jordan Bardella, "oui à un soutien à l'Ukraine mais non à une guerre avec la Russie" qui, a-t-il rappelé est "une puissance nucléaire". "Ce sujet nécessite beaucoup de distance, beaucoup de mesure, beaucoup de raison", a-t-il tancé, jugeant "irresponsables" les dernières déclarations d'Emmanuel Macron qui n'a pas exclu l'envoi de troupes occidentales au sol.
C'est un prétexte, répond un conseiller de l'exécutif, une façon de montrer que le parti en tête dans les sondages pour les européennes doit clarifier sa position. "Derrière des déclarations timides, se cachent souvent de faux nez de Poutine", lâche un élu macroniste.
La gauche divisée
LR, les écologistes et les socialistes devraient voter pour. Mais la gauche est divisée. Les communistes voteront contre et les insoumis érigent eux aussi la question de l'adhésion de l'Ukraine à l'Europe et à l'OTAN en ligne rouge.
Pour le député Renaissance Benjamin Haddad, ce vote va être surtout “un moment de vérité et de clarification”.
“On a des partis comme LFI ou le RN qui nous disent aujourd’hui être pour le soutien à l’Ukraine alors que depuis deux ans, ils ont voté contre toutes les résolutions de soutien à l’Ukraine de l’Assemblée nationale comme du Parlement européen. Ils se sont constamment opposés aux mesures de sanctions ou de livraisons d’armes. Donc ça sera un moment de vérité aussi pour voir si on est pour la victoire de l’Ukraine ou pour celle de Vladimir Poutine”, a-t-il précisé ce mardi matin sur RMC.
Quelle que soit l'issue du vote, elle ne sera pas contraignante.