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L'aller-retour d'un député LFI au Chili fait polémique: "Il y a le bon et le mauvais CO2"

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Pour commémorer les 50 ans du coup d'Etat contre Salvador Allende au Chili, le député de La France insoumise Rodrigo Arenas a choisi de faire le déplacement. Un voyage en avion de 14 heures émettant environ 4 tonnes de CO2.

Un voyage parlementaire à l'autre bout de la planète. À l'occasion de la commémoration des 50 ans du coup d'Etat contre Salvador Allende au Chili, Rodrigo Arenas, député La France insoumise, a fait savoir sur Twitter qu'il serait bien présent. Un voyage de 12.000 kilomètres qui prend 14 heures en avion et qui a soulevé des interrogations devant son coût carbone.

Interrogé sur le bien-fondé écologique de ce déplacement, le député de Paris a reconnu que sa fonction était difficilement compatible avec le respect de l'environnement et la lutte contre le réchauffement climatique.

"Comme tout écologiste, je m’évertue à chercher au quotidien la réduction de mon empreinte carbone. L'activité parlementaire n’est pas encore compatible avec la nécessité de changer nos modes de vie collective", a assuré Rodrigo Arenas à une personne qui l'interrogeait sur l'impact environnemental de son déplacement sur Twitter.

"Il y a le bon et le mauvais CO2 aéronautique. Le mauvais, c'est le mien, le vôtre. Le bon, c'est celui émis aux frais de la princesse par un obscur député, pour aller au Chili où sa présence à des commémorations nationales est évidemment indispensable", a taclé la journaliste Emmanuelle Ducros sur Twitter, alors que le député de la France insoumise s'était ému du niveau d'émission d'un trajet Paris-Marseille en jet privé il y a quelques mois.

Un voyage financé avec son enveloppe réglementaire

"Ne voyageons plus, n'allons plus découvrir d'autres pays, d'autres peuples, d'autres cultures, restons entre Maubeuge et Brive-la-Gaillarde", a ironisé l'avocat Charles Consigny, dans "Les Grandes Gueules" ce lundi sur RMC et RMC Story.

"Je ne suis pas contre l'avion et les voyages, donc il ne faut pas qu'il y ait une polémique sur chaque trajet, sinon on n'en finit jamais", a-t-il ajouté sur un ton plus sérieux.

Également interrogé sur le coût de ce voyage pour le contribuable, Rodrigo Arenas a assuré qu'il était financé par son "enveloppe réglementaire" de député. "Les frais liés à mon activité parlementaire sont financés par l’enveloppe réglementaire attribuée dans le cadre de mes fonctions par les impôts. Mes frais personnels par mon indemnité financée aussi par les impôts", a assuré l'élu.

L'aller-retour de Rodrigo Arenas au Chili pourrait représenter environ 4 tonnes de CO2. Le déplacement de l'élu n'est pas anodin. Né en 1974 à Valparaiso, au Chili, Rodrigo Arenas est le fils d'exilés politiques chiliens, ayant fui la dictature de Pinochet, qui a pris le pouvoir après son coup d'état contre Salvador Allende le 11 septembre 1973.

G.D.