"La division est un poison": l'avertissement d'Elisabeth Borne à la majorité sur la loi immigration

L'afflux massif de migrants à Lampedusa, où plus de 8.000 migrants sont arrivés en 24 heures, a réveillé le débat autour de l'immigration en France. Le sujet va arriver cet automne au Parlement, avec la loi portée par Gérald Darmanin. Elle prévoit de rendre plus efficaces les expulsions, mais aussi de créer un titre de séjour pour les travailleurs dans les métiers en tension.
La majorité se trouve dans une situation complexe. Car il n'y a pas de majorité pour voter le texte à l'Assemblée. Le dilemne est donc le suivant: faut-il négocier avec la droite ou avec la gauche?
"Chacun abat ses cartes"
Sacha Houlié, député Renaissance de la Vienne, s'est rapproché des leaders de la gauche il y a quelques jours, en posant en photo avec eux et en cosignant un appel à avancer sur les régularisations. Cela n'a pas beaucoup plu à ses collègues. Mais le député assume: "Nous, on a une responsabilité, c'est de trouver une majorité, de faire bouger les curseurs".
"Si quelques engueulades ou quelques incompréhensions peuvent permettre l'adoption de mesures utiles, je suis prêt à les prendre", a-t-il poursuivi.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, discute, lui, avec la droite. "Chacun abat ses cartes", décrypte un élu, "mais sur le fond, nous sommes d'accord".
Le texte est ambivalent et souhaite mieux expulser, mais dans le même temps mieux accueillir ceux qui travaillent. Couper le texte en deux et passer par d'autres voies que la loi pourraient être des solutions. Les macronistes retournent dans l'hémicycle dans le flou.
La Première ministre a tenté de resserer les rangs, aux Journées parlementaires du parti Renaissance en Seine-et-Marne ce jeudi: "La division est un poison, elle mène au blocage des institutions puis à la défaite lors des élections". Sur ce sujet, ce sont les sénateurs de droite qui auront la main en premier, le 6 novembre.