La parka Helly Hansen, ultra droite ou hip-hop? Qui a raison entre Antoine Léaument et Julien Odoul?

Une vraie bagarre de chiffonniers. Le député de La France insoumise Antoine Léaument reproche à Julien Odoul du Rassemblement National, de porter une parka de la marque Helly Hansen. Sur X, l'élu de LFI accuse son collègue du RN de faire un clin d’œil à l’ultra droite. La raison? Le logo de la marque norvégienne, H/H, marque de référence selon Antoine Léaument pour l’association que l’on peut faire de ses deux lettres HH pour Heil Hitler.
Le Rassemblement National tourne le commentaire en ridicule en se réclamant plutôt de la culture hip-hop. Julien Odoul a posté une photo du groupe de rap américain Dead Prez, un groupe aux textes engagés. Une photo partagée par la marque Helly Hansen, justement.
Un signe de reconnaissance
Dis-moi ce que tu portes et je te dirai pour qui tu votes? C’est à qui porte la marque qui lave plus blanc que blanc. Helly Hansen pour "Heil Hitler", ce n’est pas une invention loufoque. Ça existe. Même si Helly Juell Hansen a ouvert sa fabrique de vêtements en 1877, 12 ans avant la naissance du Führer, c'est bien un signe de reconnaissance de suprémacistes entre eux et ça l'a été documenté à plusieurs reprises.
D’ailleurs, on a vu le message "uno di noi" ("l’un des nôtres") circuler sous la photo de Julien Odoul dans un canal Telegram Néo Nazi. On appelle ça un "dog whistle", un petit symbole qui passe inaperçu, mais que des initiés reconnaissent entre eux.
Mais il est vrai que la culture hip-hop s’est approprié aussi la marque Helly Hansen. Aux Etats-Unis, on peut citer Wu Tang Clan ou Mobb Deep, en France Joey Starr à une époque.
Ultra droite ou culture hip-hop, il reste que le vêtement est politique et ce n'est pas la première marque à se trouver au cœur de ce genre de débat. C'est le cas de la marque Londsdale dont les lettres centrales rappellent le NSDAP, le parti hitlérien, mais qui est appréciée par les skinheads d'extrême droite comme par des militants d'extrême gauche.
C'est le cas aussi de la marque Fred Perry, qui plaît aujourd'hui à la communauté gay parisienne après avoir été l'apanage de l'ultra droite et de l'ultra gauche. C’est d'ailleurs en marge d’une vente privée Fred Perry que Clément Méric avait trouvé la mort à Paris.