RMC
Politique

Le Conseil d'Etat va étudier les notes de frais d'Anne Hidalgo: "Les frontières peuvent être poreuses"

placeholder video
Le Conseil d'Etat va se pencher sur les notes de frais d'Anne Hidalgo et notamment ses frais de bouche, que la maire de Paris se refuse toujours à communiquer au grand public.

C'est une affaire dont Anne Hidalgo a du mal à se débarrasser: celle de ses frais de bouche à la mairie de Paris. Si elle a bénéficié d'un non-lieu en octobre dernier, le Conseil d'Etat va pourtant bien se pencher sur l'usage de l'argent public par la maire de Paris après qu'une association s'est saisie de l'affaire.

Le Conseil d'Etat va étudier les dépenses de la mairie en 2020 alors que la capitale était endettée à hauteur de 7 milliards d'euros. Dans le viseur des Sages, les frais de déplacement, de transport, d'hôtel et de restaurant d'Anne Hidalgo en tant que maire de Paris, déjà critiquée pour un déplacement controversé en Polynésie française en octobre 2023.

"Je pense qu'on aura des surprises"

"C'est sidérant qu'il faille en passer par la justice pour que Madame Hidalgo daigne nous transmettre des documents d'intérêt général où il devrait y avoir une transparence totale parce qu'il s'agit d'argent public", déplore l'avocat Charles Consigny, fervent opposant à la maire de Paris, dans Les Grandes Gueules sur RMC et RMC Story.

"Il faut une décision du juge administratif pour lui tordre le bras et qu'elle daigne faire la lumière sur ses frais de représentation. Je suis curieux de voir les montants des hôtels et repas de la maire de Paris. Je pense qu'on aura des surprises", assure-t-il.

L'écologiste Flora Ghebali s'étonne "que la présomption d'innocence ne s'applique pas" pour Anne Hidalgo et estime que c'est la meilleure manière "de dégoûter les gens de faire de la politique": "Si la maire de Paris déjeune avec son adjoint, elle peut payer avec l'argent public. Mais avec un essayiste, sur un sujet qui l'intéresse, elle n'a pas le droit. Quand on est politique, les frontières peuvent être poreuses".

"On s'en fout, on s'en fout pas" : Notes de frais d'Hidalgo, le Conseil d'État saisi - 16/12
"On s'en fout, on s'en fout pas" : Notes de frais d'Hidalgo, le Conseil d'État saisi - 16/12
7:53

De son côté, Olivier Truchot rappelle que dans le secteur privé, les cadres doivent justifier leurs notes de frais et il se demande ce que la maire de Paris se reproche, alors que sa famille politique le PS, a œuvré pour la transparence de la vie publique.

"Qu'est-ce qu'elle a à cacher? Pourquoi elle ne publie pas ses frais de bouche. Elle a augmenté la taxe foncière, peut-être que les Parisiens aimeraient savoir ce qu'elle fait avec. Qu'elle ne publie rien renvoie à sa polémique du voyage en Polynésie mélangeant professionel et privé. Il y a un loup", croit-il savoir sur le plateau des Grandes Gueules.

Coutumière du fait?

Ce n'est pas la première fois qu'Anne Hidalgo se refuse à dévoiler ses notes de frais sans décision de justice. La maire de Paris, qui ne se représentera pas en 2026, avait déjà été sommée de rendre publics ses frais pour l'année 2017. Cette année-là, elle avait utilisé la quasi totalité des 19.720 euros alloués, remboursant 34 euros non utilisés.

L'examen des dépenses de l'élue avait mis en lumière trois robes Dior à plus de 1.000 euros, mais également 17 voyages à l'étranger en une année, dont un aller-retour à Barcelone pour voir le PSG jouer pour 260 euros et un voyage à Tokyo pour six pour 8.951 euros .

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC