RMC

"Le Poutine d'aujourd'hui n'est pas le même qu'il y a quelques mois", plaide Alexis Corbière

Alexis Corbière, le député de La France insoumise, a estimé ce jeudi sur RMC/BFMTV que le "Vladimir Poutine" d'aujourd'hui n'était pas celui d'il y a quelques mois, alors que le parti de Jean-Luc Mélenchon est accusé dans le passé d'avoir fait preuve de mansuétude envers le président russe.

Changement de cap. Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les politiques français, qui ont pu faire preuve de mansuétude à l'égard de Vladimir Poutine dans le passé, l'assurent, le président russe a changé.

Outre le Rassemblement national, La France insoumise s'efforce aussi de faire oublier son passé poutinophile. Après Sébastien Chenu, le porte-parole de campagne de Marine Le Pen, c'est ce jeudi le député insoumis Alexis Corbière, invité de RMC et BFMTV, qui a estimé que Vladimir Poutine avait changé: "Le Poutine d'aujourd'hui ce n'est pas le même qu'il y a quelques mois. Il a été décoré par Jacques Chirac, reçu par Anne Hidalgo et Emmanuel Macron à Versailles en 2017", a-t-il lancé, militant aussi pour rester "non-aligné".

Une nécessaire précision alors que Jean-Luc Mélenchon, le candidat de La France insoumise, traîne comme un boulet certaines prises de position. Il a ainsi longtemps considéré que les Etats-Unis étaient dans une position agressive, au contraire de la Syrie. En 2016, il avait également "félicité" Poutine pour ce qu'il était "en train de faire en Syrie", évoquant sa lutte contre Daesh, oubliant certaines frappes aériennes contre des hôpitaux tenus par des rebelles.

Des indices avant-coureurs

C'est d'abord Sébastien Chenu, le porte-parole de la campagne de Marine Le Pen, qui avait assuré que Vladimir Poutine avait changé depuis sa rencontre avec la candidate du RN en 2017: "Le Poutine d'aujourd'hui n'est pas celui que Marine Le Pen avait rencontré. À l'époque, c'était quelqu'un qui pouvait nous aider à lutter contre l'islamisme", avait-il lancé sur le plateau des "Grandes Gueules".

Pourtant, quelques indices auraient pu mettre la puce à l'oreille. Car Vladimir Poutine semble avoir peu changé. Arrivé au pouvoir en 2000, le président russe est à l'origine de la seconde guerre de Tchétchénie débutée en 1999, qui vit la destruction de Grozny et la mort de centaines de milliers de civils. Plus récemment, il a volé au secours de son allié Bachar al-Assad en Syrie, où l'armée russe est accusée d'avoir bombardé aveuglément des populations civiles et d'avoir visé des hôpitaux et des écoles.

Sous son règne, de nombreux journalistes critiques du régime comme Anna Politkovskaïa ont été mystérieusement assassinés, tandis que des opposants ont été empoisonnés. Mais tout ça, c'était le Poutine d'avant donc.

G.D.