Le Qatar promet 10 milliards d'euros pour la France: "C'est de l'hypocrisie" dénonce Fabien Roussel

Une visite en grande pompe. L'émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani est arrivé ce mardi en France pour une visite d'Etat de deux jours, une première depuis 15 ans. Il a été reçu à l'Elysée pour un fastueux dîner avec le président de la République Emmanuel Macron et en compagnie notamment de l'attaquant du PSG et de l'équipe de France Kylian Mbappé.
A cette occasion, l'émir du Qatar a signé un accord d'engagement d'investissements qataris à hauteur de 10 milliards d'euros dans l'économie française à l'horizon 2030.
Une promesse qui irrite Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste français. "L’argent n’a pas d’odeur", tacle-t-il ce mercredi sur RMC et BFMTV. "L’émir du Qatar est pointé du doigt comme étant celui qui dialogue et héberge le Hamas dans son pays, mais il peut être accueilli en France avec ses investissements sans aucun problème", ajoute-t-il.
Des investissements qui ne suffisent pas à effacer les atteintes aux droits de l'homme dans le pays selon Fabien Roussel. "Il faut un peu d’éthique et de valeurs en politique. Si on en a, on se dit que l’argent, selon sa provenance, on doit être capable de dire non. C’est l’argent d’un émir qui s’en prend aux droits de l’homme. C’est une forme d’hypocrisie", estime-t-il.
"C'est du cinéma, le loup est déjà dans la bergerie"
Les discussions lors de la visite de l'émir du Qatar en France doivent être centrées autour de la libération des otages à Gaza et la relance du processus pour la création d'un Etat palestinien.
"La France dit qu’elle mène une lutte dure contre l’islamisme radical, politique, et le terrorisme islamiste, mais elle accueille en grande pompe l’émir du Qatar pour ses investissements avec des conventions fiscales lui permettant de payer moins d’impôts que d’autres", déplore Fabien Roussel.
"C’est du cinéma, le loup est déjà dans la bergerie. D’un côté, des discours très forts contre le terrorisme islamique. De l’autre, on accueille en grande pompe l’émir du Qatar pour son argent, ce n'est pas normal", conclut-il.
Ce n'est pas la première fois qu'une riche monarchie du Golfe persique promet des milliards d'investissements en France. En 2013, l'Arabie Saoudite avait promis au président de la République François Hollande 50 milliards d'investissements en France. Onze ans plus tard, ils se font toujours attendre.