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Le RN présent à la panthéonisation de Manouchian: "On ne peut pas être schizophrène à ce point-là"

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Malgré les injonctions du président de la République Emmanuel Macron, le RN assistera bien à la cérémonie d'entrée au Panthéon du résistant Missak Manouchian. Une présence actée mais regrettée par les descendants du réseau de résistance de Manouchian qui témoignent sur RMC.

Missak Manouchian, le résistant communiste fusillé par les nazis entre officiellement au Panthéon mercredi aux côtés de son épouse Mélinée. Les noms des membres de son groupe de résistants doivent aussi être gravés à l'entrée du caveau à l'occasion d'une cérémonie présidée par Emmanuel Macron.

Mais la présence de nombreux élus et d'invités dont des membres du Rassemblement national comme le protocole l'exige, irrite dans les rangs des descendants du réseau de résistance.

C'est le cas de la famille de Joseph Epstein, chef des francs-tireurs partisans de la région parisienne, et donc de Missak Manouchian qui doit entrer au panthéon mercredi. Son fils Gilles Duffau-Epstein regrette la participation de Marine Le Pen, la cheffe du groupe RN à l'Assemblée nationale, à cette cérémonie: "Emmanuel Macron a eu raison de l'inviter. Elle est députée, présidente de son groupe, la décence aurait voulu qu'elle ne vienne pas. Mercredi je ne m'approcherais pas d'elle et je n'irai pas la saluer", assure-t-il à RMC.

Une présence insupportable selon lui, compte tenu de l'histoire de la famille politique de Marine Le Pen: "Elle n'a rien à faire là. Une partie de ses soutiens ou de ceux de son père ont travaillé avec Vichy et ont fait partie de ceux qui ont combattu ou participé à la répression de la résistance. Ce n'est pas possible, on ne peut pas être schizophrène à ce point-là", ajoute-t-il.

Et pour ce fils d'immigrés polonais, les positions défendues par le RN sur le sujet rendent sa venue d'autant plus inacceptable.

"Le passé de son parti, le FN, au moment où la nation va rendre hommage à un grand résistant, arrêté et torturé est paradoxal et regrettable", abonde de son côté Jean-Pierre Sakoun, président du comité pour l'entrée au Panthéon de Missak Manouchian.

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Mais il assure devoir "faire avec": "Mon comité n'a pas pour but de décider qui doit venir ou pas, c'est le travail du gouvernement et des politiques", reconnaît Pierre Sakoun. "Le RN a des élus nationaux, locaux, régionaux et est donc dans le fonctionnement de la République et ses institutions et la loi s'applique à tous", ajoute-t-il.

C'est le président de la République Emmanuel Macron lui-même qui avait estimé que le RN ne devait pas être présent à la cérémonie de panthéonisation de Missak Manouchian. Un souhait rejeté par le RN alors que Jordan Bardella et Marine Le Pen ont confirmé leur venue.

Caroline Philippe (avec Guillaume Dussourt)