Législatives: les concertations pour former un gouvernement peuvent "durer plusieurs mois"

Jour-J pour le second tour des élections législatives. Plus de 49 millions de Français sont appelés aux urnes. Des élections d'ores et déjà historiques qui pourraient recomposer grandement le paysage politique français. Qu'est qu'il pourrait se passer, concrètement, dès demain, lundi 8 juillet, après l'annonce des résultats?
"On peut avoir le maintien du gouvernement actuel, de manière provisoire pour expédier les affaires courantes, le temps que les partis se concertent", anticipe ce dimanche 7 juillet Marie-Anne Cohendet, professeure de droit constitutionnel, sur RMC et dans la Matinale Week-end.
Justement, les concertations entre partis pour former un gouvernement pourraient "durer plusieurs mois". "C’est ce qu’ont fait tous les pays de l’UE, rappelle l'universtaire.
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"Ce n'est pas une crise de régime", déclare Marie-Anne Cohendet, en cas de longues concertations
"C’est quelque chose de banal dans tous les pays de l’UE. C'est quelque chose qu'on a bien connu dans notre histoire sous la IIIe et IVe République. C’est une bonne chose. Au lieu d’avoir deux clans, on a des gens adultes, qui discutent, font des compromis, essaient de se mettre d’accord dans l’intérêt du plus grand nombre", estime-t-elle.
Le président nomme "a priori qui il veut" à Matignon
Par ailleurs, sur la question du futur locataire de Matignon, "le Président, a priori, nomme qui il veut comme Premier ministre", explique Marie-Anne Cohende, qui rappelle toutefois qu'il sera renversé s'il n'est pas soutenu par la majorité à l'Assemblée.
"S’il n’y a pas de majorité absolue, il faudra trouver un gouvernement qui ne soit pas renversé", ajoute-t-elle. Vers la formation d'un gouvernement technique ? "La logique démocratique veut que le chef de l’Etat propose au gouvernement au parti qui arrive en tête. Ce parti regarde, avec les autres députés, s’ils arrivent à former une majorité. Si ce n'est pas le cas, ils peuvent ne pas y aller", rappelle-t-elle.
La France est différente de ses voisins de l'UE
Dans l'UE, la moitié des régimes élisent aussi directement le président", mais contrairement à la France, "c'est toujours le Premier ministre qui dirige la politique nationale", rappelle-t-elle également.
La différence, selon l'universitaire, réside dans dans le scrutin majoritaire et du droit de dissolution du président. "Avec la dissolution, il peut tenter de modifier l'Assemblée pour qu'elle lui soit soumise", explique Marie-Anne Cohendet. "Depuis 1962 et la dissolution du général de Gaulle, les députés se disent que s'ils ne sont pas soumis au président, ils risquent de voir leur mandant être abrégé".
Au contraire, si la majorité n'est pas acquise au président, "ils doivent alors tous respecter la Constitution de près", ajoute-t-elle.