Législatives: pour les 24 ministres en lice, le danger est grand

Vingt-quatre ministres du gouvernement sont candidats aux législatives et jouent gros au premier tour, ce dimanche. Car ils sont nombreux à être menacés. D’ailleurs, un conseiller de l'exécutif n’y va pas par quatre chemins: "Tout le monde est en danger". "Cette élection, c’est tapis. Ils sont dans un combat de rue", raconte un proche.
Le plus gros danger vient des zones conquises par le RN aux européennes. Dans le Pas-de-Calais, par exemple, la ministre déléguée à l’Agriculture Agnès Pannier-Runacher s’attaque à une circonscription où Jordan Bardella a fait 36%. Dans l’Eure-et-Loir, chez le ministre du Logement Guillaume Kasbarian, Renaissance a fait deux fois moins de voix que l'extrême droite… Idem chez Marc Fesneau (Agriculture) dans le Loir-et-Cher.
"Ça va être difficile de déjouer les pronostics"
Aurore Bergé (Egalité femmes-hommes), dans les Yvelines, et Sabrina Agresti-Roubache (secrétaire d’Etat à la Ville), à Marseille, sont elles aussi dans des positions délicates. "Je fais le max pour résister à la vague", avoue un ministre. Mais certains ne se font plus d’illusions. "Ça va être difficile de déjouer les pronostics" reconnaît l’entourage d’une autre.
Et puis, il y a ceux qui sont menacés par la gauche. Thomas Cazenave (Comptes publics) à Bordeaux, Fadila Khattabi (Personnes handicapées) à Dijon, Sarah El Hairy (Enfance) à Nantes, mais aussi le macroniste de la première heure Stanislas Guérini (Fonction publique) à Paris. Tous font le même constat: ils affrontent la colère, souvent envers le président.
Alors, il faut miser sur l’ancrage local, le terrain, les porte-à-porte… Une ministre organise même des apéros chez l’habitant. Les survivants ne le devront qu’à eux-mêmes. "Ceux qui seront élus le seront à la sueur de leur front", résume un conseiller.