Les Républicains "ne comptent pas travailler avec le Président", assure Gilles Platret
Ce vendredi matin sur le plateau des Grandes Gueules, Gilles Platret, vice-président des Républicains, était invité à réagir au rapprochement d’Emmanuel Macron vers la droite et notamment vers le groupe des Républicains.
Dans ce contexte de majorité relative à l’Assemblée pour le président Macron, Gilles Platret souffle le chaud et le froid, prônant un réel dialogue parlementaire "texte par texte". L’actuel Maire de Châlons-sur-Saône explique que les Républicains "ne comptent pas travailler avec le Président de la République. Si quelqu’un doit faire des gestes, c’est bien le pouvoir exécutif".
Avec 62 députés LR présents à l’Assemblée pour cette XVIe législature, M. Platret rappelle que les députés républicains ont "été élus pour s’opposer à la politique de Monsieur Macron tel qu’il l’a présenté dans son programme". Toutefois, Gilles Platret temporise et explique que le groupe "ne va pas s’opposer juste pour le plaisir de s’opposer".
En ce sens, le vice-président des Républicains a souhaité mettre l’accent sur "le vrai mécanisme parlementaire" qui devrait prendre place désormais dans le monde politique français, celui du dialogue dans l’optique de faire prévaloir l’intérêt général du pays.
"Il faut pour cela, des oppositions qui ne soient pas systématiquement dans la critique et qui veulent faire tomber un gouvernement. Je ne pense pas que LR soit dans cet objectif là aujourd’hui. D’autres sans doutes sont dans une autre logique, plus extrême, plus contestataire, etc… Mais il faut aussi que l’on ait un gouvernement, même avec une majorité relative, qui accepte ce jeu parlementaire".
In fine, selon M. Platret, la situation politique actuelle de l’Assemblée Nationale et du gouvernement devrait donc permettre de laisser plus de place au dialogue et à la prise en compte des idées politiques de l’opposition. "Le gouvernement ne peut pas faire passer des textes aujourd’hui s’il a tout le monde contre lui. Qu’il écoute, qu’il amende, qu'il accepte les amendements de bon sens et on verra texte par texte ce qu’il arrivera".
Une dissolution de l’Assemblée dans les prochains mois? Gilles Platret n’y croit pas
Lancé sur la question d’une dissolution de l’Assemblée Nationale dans un horizon plutôt proche, Gilles Platret ne voit pas l’exécutif agir sur un coup de sang pour dissoudre l’Assemblée et tenter d’obtenir une majorité absolue.
"Dissoudre mais pourquoi? C’est ma lecture personnelle de ce qu’il s’est passé au mois de juin : je pense que les Français ont voulu opposer quelque chose au Président de la République en ne lui donnant pas (de majorité). Mais la vérité c’est qu’aucune majorité ne s’est dégagée. Peut-on être certains derrière qu’une dissolution va amener une vraie majorité, qui donc dans ce cas-là amènerait une cohabitation? Je ne pense pas" explique Gilles Platret.
"Ce qu’il s’est passé au mois de juin, c’est un NON au Président de la République. [...] 61% des députés ne sont pas macroniens aujourd’hui. Donc on est dans cette période intermédiaire où le président n’a pas de majorité, mais où une autre majorité alternative ne s’est pas dégagée. Et je pense que la dissolution si elle est trop précoce ne permettrait pas d’en dégager une autre".
Enfin, le vice-président des Républicains a aussi été interrogé sur la situation actuelle de sa formation politique, après les résultats décevants obtenus lors des élections présidentielles par Valérie Pécresse.
Qualifiant de véritable déroute la claque subie lors du premier tour, Gilles Platret estime que Les Républicains est devenu "un syndicat d'intérêts personnels [...] où il n’y a plus de débat doctrinal". Pour lui, tout le travail reste à faire aujourd’hui afin de déterminer l’avenir du parti.
"Quelle est notre ligne aujourd’hui? Quelle est la ligne de la droite républicaine? Si on n’a pas le courage de poser cette question, et bien vous avez la réponse des Français. Donc c’est tout le travail et tout le débat que l’on doit poser maintenant", a-t-il expliqué en guise de conclusion