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Lettre d'Emmanuel Macron: les électeurs de gauche ont l'impression de se faire voler l'élection

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Emmanuel Macron s'est adressé aux Français dans une lettre publiée dans la presse régionale. Dans celle-ci, il estime que personne n'a gagné lors des précédentes législatives et appelle les partis à former une grande coalition. Des propos qui font bondir les électeurs de gauche qui estiment bien, eux, avoir remporté le second tour.

Emmanuel Macron s’est enfin exprimé après les résultats du second tour des législatives. Dans une lettre lapidaire envoyée depuis les Etats-Unis où il est en déplacement, le président de la République estime que l’Assemblée est tellement fragmentée que "personne n’a gagné".

Il demande à toutes les forces républicaines réunies de construire une majorité et balaye ainsi l’idée d’un gouvernement de gauche réclamé par le Nouveau Front populaire arrivé pourtant premier en nombre de sièges.

À Pantin, où le candidat La France Insoumise Bastien Lachaud a été réélu dès le premier tour, les électeurs de gauche sont amers. La crainte d'Eddy que la gauche se fasse voler la victoire se confirme à la lecture de la lettre du président de la République. Une déception de plus pour cet enseignant.

“Il n’y a pas d’obligation légale de passer à un Premier ministre de gauche. On s’attendait à ce qu’il le fasse comme l’auraient fait les autres présidents avant lui. À ce titre-là, oui, c’est un peu une magouille. Il ne s’embarrasse pas vraiment de la démocratie et des habitudes”, juge-t-il.

Sentiment partagé par Fadime qui s’est engagé contre l’extrême droite pendant la campagne. “Ils n’ont aucune reconnaissance. Ils font comme s'ils avaient gagné tout seul. Il y a beaucoup de déception ça, c’est clair”, assure-t-elle.

Des mobilisations dans la rue à la rentrée?

Ces électeurs sont prêts à lutter de nouveau dans la rue s’il le faut. Pour faire appliquer le programme du Nouveau Front populaire. C’est ce qu’il va falloir faire dès la rentrée assure à Bourse du travail de Pantin Sylvain Raffanel, leader local de la CGT.

“Puisque les urnes on n'est pas entendu, il faut que ce soit la rue qui parle. Il faut que ce soit les entreprises et les salariés qui se fassent entendre. Parce que c’est leur vie qui est en jeu et là, elle leur échappe”, pointe-t-il.

Se mobiliser pour obtenir d’un éventuel gouvernement de coalition le passage du SMIC à 1600 euros ou l’abrogation de la réforme des retraites.

Nicolas Traino avec Guillaume Descours