Loi immigration: comment les électeurs d'Emmanuel Macron voient la crise politique actuelle

Pour la première fois depuis la réélection d'Emmanuel Macron, l'Élysée a reconnu un "blocage". Et pour cause, l'échec sur l'immigration fait éclater au grand jour toutes les difficultés de ce quinquennat et révèle un président comme entravé, qui aura du mal à continuer à réformer. Car le désaveu de lundi va au-delà du simple accident de parcours.
Depuis quelques jours, Laurence regarde, un peu dépitée, le blocage politique à l’Assemblée. “De Gaulle disait déjà que la France était ingouvernable”, se rappelle-t-elle.
Pour cette macroniste convaincue, ce n’est pas la faute du camp présidentiel, mais bien l’opposition permanente des autres partis.
“Ils sont censés être des gens intelligents qui défendent les intérêts de la France, mais non ils ne défendent que leurs intérêts personnels”, appuie-t-elle.
Philippe, lui, n’est pas très inquiet. Il y a eu des situations plus tendues, comme pendant les retraites. Et le chef de l’Etat s’en est sorti. “Je pense qu’ils doivent faire des compromis, mais bon ils doivent garder leur cap néanmoins. Ils ont été élus pour un certain cap. Ils utilisent leurs atouts dont le 49.3 quand c’est nécessaire”, appuie-t-il.
Un président trop discret?
Au second tour de la présidentielle, d’autres ont voté Emmanuel Macron par défaut, ou pour faire barrage. C’est le cas de Marianne. Aujourd’hui, elle regrette la certaine discrétion du président.
“On l’entend sur les situations vraiment de crise, mais ce serait bien d’avoir des contacts un peu plus fréquents”, déplore-t-elle.
Solange aussi fait partie de ces électeurs peu convaincus, mais elle ne regrette pas. Elle redoute plutôt les années à venir, si le blocage persiste. “Ça fait peur, ça fait frémir. Ce qui viendra après, ça risque d’être encore pire”, s’inquiète-t-elle.
Tous partagent, tout de même, une opinion commune: dissoudre l’Assemblée ou remanier le gouvernement ajouterait du désordre à la confusion.