Marine Le Pen dénonce "une décision politique" et "un jour funeste pour notre démocratie"

"Les juges se sont trompés". Condamnée à 5 ans d'inéligibilité avec effet immédiat, pour détournement de fonds, Marine Le Pen s'est dit, lundi au JT de 20h de TF1, "scandalisée" par "une décision politique" pour "m'empêcher de me présenter".
"L'État de droit a été totalement violé par la décision qui a été rendue", ajoute la cheffe de file du Rassemblement national.
Marine Le Pen a également promis qu'elle allait faire appel "le plus vite possible". "Je vais faire appel parce que je suis innocente. Nous sommes tous innocents". Selon elle, ils "ont fait fi de toutes les explications qui ont été données".
"Je ne pensais pas que les magistrats iraient à ce point à l'encontre de notre processus démocratique", a-t-elle déploré. Pourtant les juges ont condamné Marine Le Pen "sans déni de démocratie" car ceux-ci ne sont que "la bouche de la loi", a analysé la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina au près de l'AFP.
Marine Le Pen va se battre "jusqu'au bout"
Face aux scandales politico-financiers qui ont foisonné sous la Ve République jusqu'à l'affaire Cahuzac, il y a eu un basculement avec la création d'un parquet national financier en 2013 et la promulgation de la loi Sapin 2 en 2016 qui a durci les peines d'inéligibilité.
Assurant qu'elle ne se retirera "en aucune manière" de la vie politique, Marine Le Pen s'est dite "scandalisée, indignée", mais "pas démoralisée". "Je suis combattive, je ne vais pas me laisser éliminer. Je serai toujours à côté des Français. Ça 30 ans que je me bats" pour les Français et je le ferai jusqu'au bout"
"Ce soir, il y a des millions de Français qui sont indignés. Ce sont des millions de Français dont la voix a été éliminée. Ce sont les électeurs qui, dans une démocratie, décident", a insisté Marine Le Pen, visiblement très énervée.
"Ce sentiment d'indignation est un moteur dans le combat que je mène" pour les Français.
Marine Le Pen potentiellement sur la touche, Jordan Bardella pourrait être le candidat du Rassemblement national aux prochaines élections présidentielles. Reconnaissant que le président du parti "est un atout formidable pour le mouvement", Marine Le Pen espère tout de même ne pas avoir "à user de cet atout plus tôt qu'il est nécessaire".
Marine Le Pen n'est "pas dans l'état d'esprit" de se "soumettre à un déni de démocratie aussi facilement. Il ne faut pas s'habituer à ça", a-t-elle conclu.